Les moustiques et les phlébotomes sont des insectes dont les femelles adultes sont des parasites de nombreuses espèces de vertébrés, dont le chien, qu’elles piquent pour se nourrir de leur sang. Lors de ces piqûres, moustiques et phlébotomes sont susceptibles de transmettre au chien des agents pathogènes, pouvant être responsables de maladies graves :

– la dirofilariose cardio-vasculaire (transmise par des moustiques), due à un vers rond, Dirofilaria immitis ;

– la leishmaniose (transmise par les phlébotomes), due à un organisme microscopique : Leishmania infantum.

Ces affections étant potentiellement mortelles et souvent difficiles à traiter, des mesures de prévention sont donc préconisées pour éviter l’infection des chiens. Elles visent notamment à réduire le risque de piqûres pour les chiens fréquentant temporairement (par exemple lors de vacances) ou en permanence des zones où ils sont exposés à ces insectes parasites.

 

Prévention des piqûres de moustiques

Administration de produits à action répulsive

La mesure principale consiste à administrer au chien des produits vétérinaires insecticides ayant une action répulsive (ou anti-gorgement).

Les produits disponibles se présentent en pipette et en collier. Ils doivent être utilisés durant toute la période où le chien est exposé aux piqûres de moustiques. La fréquence d’administration dépend du produit et de la durée d’efficacité (plusieurs semaines pour les pipettes et plusieurs mois pour les colliers).

L’utilisation de ces produits ayant une action répulsive contre les moustiques est également utile si le chien est déjà infesté par Dirofilaria immitis, qu’il présente une forme symptomatique ou asymptomatique : cela permet en effet de limiter la propagation de la maladie, en évitant que des moustiques deviennent porteurs de larves de Dirofilaria immitis en piquant ces chiens qui constituent un réservoir du parasite.

Autres mesures pour limiter le risque de piqûres par les moustiques

Il est notamment conseillé pendant la saison d’activité des moustiques :

– de ne pas sortir ou laisser les chiens à l’extérieur au crépuscule et durant la nuit, qui sont les périodes d’activité des principales espèces de moustiques pouvant véhiculer Dirofilaria immitis. Certaines espèces susceptibles de transmettre la dirofilariose sont toutefois diurnes et piquent dans la journée ;

– de lutter contre les moustiques à l’intérieur des maisons : pulvérisation d’insecticides, fenêtres avec moustiquaires ;

– de limiter la prolifération des moustiques dans l’environnement, en supprimant chaque fois que possible les eaux stagnantes nécessaires à la réalisation de leur cycle de développement (larves aquatiques) : eau qui stagne dans une soucoupe de pot de fleur, vieux pneus abandonnés… Ces mesures ne peuvent être efficaces que si elles sont appliquées collectivement sur une zone suffisamment étendue, car les moustiques peuvent se déplacer à distance de leur foyer d’éclosion.

L’ensemble de ces mesures préventives, ne permet pas d’être sûr que le chien ne sera jamais piqué par des moustiques. Une mesure complémentaire qui consiste à administrer un traitement médical préventif (antiparasitaire interne) est donc conseillée : si le chien est piqué par des moustiques porteurs de Dirofilaria immitis, les larves inoculées sont éliminées avant qu’elles ne parviennent au stade adulte, qui est le stade responsable de manifestations cliniques.

 

Prévention des piqûres de phlébotomes

Administration de produits à action répulsive

Comme pour les moustiques, la mesure principale consiste à administrer au chien des produits vétérinaires ayant une action répulsive (ou anti-gorgement).

Les produits disponibles se présentent en pipette et en collier. Des études ont montré que leur utilisation permettait de réduire le risque de piqûres de phlébotomes et la fréquence des infections par Leishmania infantum. Ils doivent être utilisés durant toute la période où le chien est exposé aux piqûres de phlébotomes. La fréquence d’administration dépend du produit et de la durée d’efficacité (plusieurs semaines pour les pipettes et plusieurs mois pour les colliers).

L’utilisation de produits ayant une action répulsive sur les phlébotomes est également utile si le chien est déjà infecté par Leishmania infantum, qu’il présente une forme symptomatique ou asymptomatique : cela permet en effet de limiter la propagation de la maladie, en évitant que des phlébotomes deviennent porteurs de leishmanies en piquant ces chiens qui constituent un réservoir du parasite.

Il est à noter que les phlébotomes porteurs de Leishmania infantum peuvent aussi transmettre la leishmaniose à l’Homme.

 

Autres mesures pour limiter le risque de piqûres par les phlébotomes

Il est notamment conseillé pendant la saison d’activité des phlébotomes :

– de ne pas sortir ou laisser les animaux à l’extérieur au crépuscule et durant la nuit, qui sont les périodes d’activité des phlébotomes ;

– de lutter contre les phlébotomes à l’intérieur des maisons : pulvérisation d’insecticides, fenêtres avec moustiquaires à mailles très fines et éventuellement imbibées d’insecticide pour limiter la pénétration de ces petits moucherons, ventilateur dans la pièce où vit le chien (le vol des phlébotomes est perturbé par le vent et les courants d’air) ;

– de ne pas promener les chiens dans les lieux où les phlébotomes risquent d’être présents en abondance : présence de murs de pierre sèche, endroits abrités du vent…

L’ensemble de ces mesures préventives, ne permet pas d’être sûr que le chien ne sera jamais piqué par des phlébotomes. Depuis quelques années, un vaccin contre la leishmaniose canine est disponible en Europe et permet de réduire le risque de développer la maladie après une infection. Il peut être utilisé en complément des méthodes de prévention des piqûres, sous réserve que le chien ne soit pas déjà porteur du parasite.