Les principaux parasites externes du chien sont des insectes ou des acariens. Des champignons microscopiques sont également à l’origine de parasitoses externes, en particulier la teigne.

Insectes

Puces

La puce est de loin le parasite externe le plus fréquent chez le chien. Un tiers environ des chiens en sont porteurs et tous, y compris les chiens vivant en milieu urbain, sont exposés. En France, la puce la plus souvent rencontrée chez le chien est la puce du chat (Ctenocephalides felis). L’adulte est un parasite obligatoire, c’est à dire qu’il doit nécessairement se nourrir du sang d’un hôte (chien, chat…).

– Infestation : le chien est le plus souvent infesté par les puces qui se sont développées à partir des œufs disséminés dans l’environnement ou, plus rarement, par passage depuis un animal infesté (chien, chat…).

– Risque pathogène : lors d’infestation (ou pulicose), les piqûres de puces provoquent la formation de boutons qui sont associés à des démangeaisons d’intensité variable ; il n’est en outre pas rare que des réactions allergiques à la salive de puces se développent et soit à l’origine de démangeaisons marquées sur une grande surface corporelle ; cette affection allergique cutanée est appelée dermatite allergique ou dermatite par hypersensibilité aux piqûres de puces (DAPP ou DHPP). Les puces peuvent en outre être porteuses du ténia Dipylidium caninum, et le chien s’infeste en ingérant des puces lorsqu’il se toilette.

Des puces du chien peuvent occasionnellement venir sur l’homme et le piquer.

 

Poux

Deux espèces de poux peuvent parasiter le chien. Ces insectes vivent sur sa peau et dans son pelage, s’accrochant à la base des poils. Les œufs (ou lentes) collés aux poils peuvent être observés. L’infestation par les poux (appelée phtiriase ou phtiriose) est beaucoup plus rare que celle par les puces et concerne principalement des animaux mal entretenus, notamment en collectivités (chenils, élevages).

– Infestation : le chien peut être infesté au contact direct d’un autre chien ou par l’intermédiaire d’objets contaminés (brosses, peignes, couvertures…). Le risque de contagion est élevé.

– Risque pathogène : l’infestation par les poux est généralement asymptomatique chez le chien adulte ou se manifeste par des signes cliniques discrets. Selon l’espèce, ils peuvent être à l’origine de démangeaisons modérées, d’un poil terne et de l’apparition de pellicules, ou de démangeaisons intenses, d’une chute des poils, et parfois d’une anémie lors d’infestation massive.

Ces deux espèces de poux sont très spécifiques du chien et il n’y a pas de transmission à l’homme.

Parmi les autres insectes parasites ayant une importance médicale pour le chien, peuvent être cités les moustiques et les phlébotomes (petit insecte piqueur morphologiquement proche des moustiques). Si leur rôle pathogène direct est généralement limité, ils peuvent avoir un rôle pathogène indirect majeur, car ils sont les vecteurs potentiels de parasites internes à l’origine de maladies souvent graves : dirofilariose cardio-pulmonaire et dirofilariose cutanée pour les moustiques, leishmaniose pour les phlébotomes.

 

Acariens

Les acariens parasites du chien les plus fréquents sont les tiques.

Tiques

Les tiques sont des acariens de grande taille, observables à l’œil nu, même lorsqu’elles ne sont pas gorgées de sang. Les tiques sont des parasites obligatoires, chaque stade du cycle (larve, nymphe et adulte) devant se nourrir du sang d’un hôte. Pour les femelles adultes, le repas de sang permet de produire les œufs. Une fois gorgées, elles se décrochent et pondent dans le milieu extérieur.

Les tiques peuvent vivre plusieurs années et sont actives lorsque les conditions météorologiques (humidité et températures clémentes) sont favorables : le pic d’activité se situe en général au printemps et à l’automne.

De très nombreuses espèces de tiques sont susceptibles d’infester le chien, mais en France, trois espèces prédominent ; elles présentent des modes de vie et une aire de répartition un peu différents :

Ixodes ricinus (« tique des bois ») : c’est l’espèce la plus répandue en Europe, présente sur la majorité du territoire en France (rare toutefois en région méditerranéenne). Elle apprécie les zones relativement humides avec une végétation assez dense (en particulier les zones boisées).

Dermacentor reticulatus : elle est présente en abondance sur la majorité du territoire en France, moins fréquente dans les régions méditerranéennes et de montagne. Elle vit préférentiellement sur des terrains peu boisés (jardins, prairies, bords de cours d’eau, etc.).

Rhipicephalus sanguineus (« tique d’intérieur ») : elle est surtout abondante dans des régions au climat chaud (en France, dans une grande zone sud-est). Cette tique peut réaliser l’ensemble de son cycle de développement en intérieur, dans un chenil ou une maison et être par conséquent active toute l’année.

– Infestation : le chien est infesté uniquement par des tiques qui se trouvent dans l’environnement, qui peuvent être au stade larve, nymphe et/ou adulte selon l’espèce. Il n’y a pas de transmission directe d’un animal à un autre.

– Risque pathogène : le risque direct lié aux tiques est limité ; elles ont en revanche une importance médicale majeure chez le chien, car elles sont le vecteur potentiel de nombreuses maladies canines (bactériennes, parasitaires et virales), dont certaines sont des zoonoses (maladie transmissible de l’animal à l’homme).

 

Aoûtats

Cet acarien de petite taille (Trombicula autumnalis) est également extrêmement répandu, notamment dans les jardins, et sa larve est un parasite saisonnier fréquent du chien. Sa prolifération et son activité nécessitent des températures clémentes et un temps assez sec ; les infestations surviennent donc principalement durant l’été et en début d’automne (juillet à octobre).

– Infestation : les larves montent sur des végétaux et se laissent tomber sur un hôte qui passe à proximité. Elles se fixent dans la peau par leurs pièces buccales et se nourrissent du sang et des tissus de l’animal pendant environ une semaine. Les zones de peau fine sont les localisations préférentielles : espaces entre les doigts, oreilles, plis des cuisses ou des coudes… Fixés en groupe, les aoûtats forment des amas de points ou de petites croûtes orange caractéristiques.

– Risque pathogène : l’infestation par les aoûtats (trombiculose) provoque des démangeaisons intenses, liées aux piqûres, mais parfois aussi à une hypersensibilité (allergie) à leur salive.

L’animal peut se gratter et se lécher ou se mordiller frénétiquement pendant de longs moments pour tenter de se soulager, comportement qui peut être à l’origine dans un deuxième temps de lésions et d’infections secondaires.

L’homme est également susceptible d’être infesté par les aoûtats.

Les autres parasitoses du chien dues à des acariens pouvant être cités sont :

Sarcoptes scabiei, acarien microscopique responsable de la gale du corps ou gale sarcoptique : il se loge et se multiplie dans l’épaisseur de la peau de l’animal. Cette parasitose est plus fréquente chez les jeunes chiens, les chiens de chasse, les chiens errants et les chiens ayant fait un séjour en chenil. Très contagieuse, elle occasionne des démangeaisons intenses.

La contamination du propriétaire par son chien infesté n’est pas rare, provoquant des lésions cutanées, qui disparaissent généralement dès que le chien et l’environnement sont traités.

Otodectes cynotis, acarien microscopique responsable de la gale des oreilles : il se développe presque exclusivement dans le conduit de l’oreille. Les deux oreilles sont souvent atteintes. Cette parasitose n’est pas rare et se manifeste principalement par un cérumen marron-noir, épais, souvent abondant, pouvant être accompagné de démangeaisons. La contagion se fait directement entre chiens, mais aussi entre chiens et chats.

Demodex canis, acarien microscopique responsable de la démodécie (pertes de poils sur certaines zones du corps) : il est normalement présent dans les follicules pileux (cavité de l’épiderme dans laquelle se développe les poils) et les glandes sébacées du chien, mais peut s’y multiplier de manière anormale chez des jeunes chiens ou des adultes immunodéprimés, ce qui entraîne une inflammation, puis une chute du poil voire des surinfections bactériennes parfois graves.

Cheyletiella yasguri, acarien de 0,5 mm (visible à la loupe) responsable de la pseudogale chez le chien : le parasite prolifère à la surface de la peau du chien. La contamination se fait directement lors de contact avec des animaux infectés, ou indirectement car le parasite peut survivre dans le milieu extérieur.Cette parasitose rare affecte principalement des chiots provenant de chenils, et parfois des chiens âgés. Elle provoque des démangeaisons (dues à la fixation du parasite à la peau et à une éventuelle réaction allergique) et la formation de pellicules. Chez les chiens adultes, elle est souvent asymptomatique.

La transmission accidentelle du chien infesté au propriétaire est assez courante et provoque des lésions cutanées, qui disparaissent dès que le chien et l’environnement sont traités, car le parasite ne survit pas sur l’homme.

 

Champignons

La teigne est la principale parasitose externe canine due à des champignons. Certaines races, telles que les terriers, sont prédisposées. La prolifération du champignon peut provoquer une perte de poils plus ou moins importante qui entraîne des dépilations généralement circulaires et bien délimitées. D’autres formes cliniques sont toutefois possibles. Certains sujets sont des porteurs sains, qui ne présentent donc pas de signes cliniques.

– Infestation : Très contagieuse, elle est transmise par contact avec un animal infesté (malade ou asymptomatique) ou par l’intermédiaire d’objets contaminés ou de l’environnement.

– Risque pathogène : La contamination de l’homme par un animal teigneux est très fréquente.