La fréquence de certaines maladies est plus élevée chez certaines races de chats que dans la population féline générale. Ce risque accru pour une affection chez une race est appelé prédisposition raciale.
Savoir qu’une race est prédisposée à une ou plusieurs maladies peut être intéressant pour orienter son choix lors de l’acquisition d’un chat. Cela peut également être utile pour les propriétaires si des mesures susceptibles de prévenir la maladie existent, ou pour qu’ils soient attentifs à l’apparition éventuelle de signes évocateurs de l’affection et qu’un traitement précoce puisse si besoin être instauré.
Lorsque les prédispositions concernent des affections graves héréditaires (qui sont donc susceptibles d’être transmises à la descendance), leur dépistage précoce peut également être important pour réduire la fréquence de ces maladies en ne faisant pas se reproduire les animaux atteints.
Il convient de garder à l’esprit qu’une race prédisposée à une ou plusieurs maladies n’est pas nécessairement une race plus fragile et que son espérance de vie n’est pas forcément plus courte :
– si la fréquence d’apparition de la maladie chez cette race est plus élevée que dans la population générale, il peut tout de même s’agir d’une maladie qui reste rare ;
– les prédispositions raciales peuvent concerner des maladies graves, mais aussi des maladies ou troubles bénins ;
– de nombreuses prédispositions ont été identifiées chez certaines races, car elles sont très populaires et répandues et ont donc été particulièrement étudiées (persan, siamois).
A contrario, l’absence de prédisposition d’une race à une maladie, ne signifie pas qu’elle ne peut pas être affectée.
Les maladies pour lesquelles des prédispositions raciales sont connues ont souvent une origine au moins en partie génétique et certaines peuvent être héréditaires. Par conséquent, les prédispositions raciales sont souvent une conséquence de la sélection génétique effectuée par l’homme, mais la sélection peut également avoir une influence positive si elle est judicieuse. Chez certaines races, le standard recherché pour des raisons esthétiques va toutefois à l’encontre de la santé de l’animal : ainsi, la sélection de chats persans « hypertypés » dits à face de pékinois est liée à une prédisposition à des problèmes respiratoires, au prognathisme de la mâchoire inférieure et à des troubles oculaires.
La majorité des prédispositions raciales à des maladies à composante génétique concernent la peau et le pelage, l’œil, le squelette et les articulations.
Les prédispositions n’ont toutefois pas toujours une origine génétique : elles peuvent aussi être dues à des facteurs environnementaux, tels qu’une exposition plus importante d’une race à une maladie.
Quelques exemples de prédispositions raciales
Dermatologie
– Teigne (maladie parasitaire due à un champignon) : persan.
– Dermatite faciale idiopathique (inflammation cutanée localisée à la tête et au cou, d’origine indéterminée) : persan, himalayen.
– Tumeurs des glandes sécrétant le sébum : persan.
Ophtalmologie
– Entropion (enroulement du bord de la paupière vers l’intérieur) : persan.
– Séquestre cornéen (nécrose partielle de la cornée) : persan et autres races brachycéphales telles que l’exotic shorthair.
– Epiphora idiopatique (larmoiement augmenté, d’origine indéterminée) : fréquent chez de nombreuses races brachycéphales.
Affections ostéo-articulaires
– Arthrose de la hanche : Maine coon.
– Luxation de la rotule (déplacement de la rotule hors de sa gouttière lors de mouvements de flexion – extension) : rex Devon.
Uro-néphrologie
– Maladie rénale polykystique ou polykystose rénale (affection héréditaire caractérisée par la présence de nombreux kystes dans le tissu rénal d’un ou des deux reins) : exotic shorthair, persan, british shorhair…
– Amyloïdose rénale (dépôt d’une protéine dans différents organes, tels que le rein, le foie…) : abyssin, siamois…
– Calculs de la vessie : chartreux, persan, british shorthair…
– Cystite idiopathique (inflammation de la vessie de cause indéterminée) : persan.
