Les propriétaires de chats sont parfois confrontés à leur animal qui « fait ses griffes » dans le domicile, sur du mobilier ou sur les murs, et les dégâts occasionnés par ces griffades sont souvent visibles et parfois importants.

 

Origine des griffades

Les griffades peuvent être la conséquence d’un comportement normal réalisé à un endroit inapproprié.

Le comportement de griffades est en effet un comportement naturel de cette espèce. Le chat est un animal territorial, qui va signaler son territoire aux intrus en le marquant de différentes façons : par le marquage urinaire (dépôt odorant de petites quantités d’urine), le marquage facial – le chat dépose des phéromones (des substances odoriférantes) sécrétées par des glandes au niveau de ses joues, en frottant sa tête sur des supports – et par les griffades.

Ces dernières permettent de créer des marques visuelles (traces verticales des griffades) et chimiques (dépôt de phéromones sécrétées par des glandes situées entre les doigts).

Dans le domicile, les griffades sont habituellement réalisées surtout à proximité de l’aire de repos du chat, sur tout support qui lui semble approprié (en général un support vertical visible).

Les destructions par griffades peuvent également être une des manifestations d’un trouble émotionnel : les griffades ont en effet tendance à augmenter avec le stress, et sont notamment couramment observées lors d’anxiété, en particulier lors d’anxiété de déterritorialisation, qui est consécutive à des modifications de l’environnement du chat (changement de milieu lors de déménagement, nouveau mobilier dans le domicile…). Le chat se retrouve dans un environnement inconnu et potentiellement stressant, où il n’a pas déposé ses phéromones par un marquage facial ; les autres types de comportement de marquage (griffades et marquage urinaire) risquent d’être alors exacerbés. Dans ces situations, d’autres manifestations anxieuses peuvent aussi apparaitre (agressions par irritation, malpropreté…).

 

Prise en charge des griffades

La prise en charge consiste en premier lieu à réorienter les griffades sur des supports appropriés :

– en mettant à disposition un ou plusieurs griffoirs (morceau de moquette fixé sur un support, griffoir du commerce, arbre à chat…), de préférence en position verticale, légèrement surélevé, placé dans des endroits visibles de la pièce ; on peut initialement le (les) placer devant l’endroit ou les endroits où le chat a pris la mauvaise habitude de faire ses griffes ;

– en incitant le chat à les utiliser, par exemple en frottant des noyaux d’olive sur ces griffoirs ou en appliquant un produit vétérinaire spécifique (à base de phéromones et d’extraits d’herbe à chat), qui stimulent le comportement naturel de griffades à l’endroit où ils sont déposés.

– en dissuadant le chat de « faire ses griffes » sur des supports inappropriés. Lorsqu’il est pris sur le fait, il ne doit pas être réprimandé (risque de stress), mais son attention est détournée en lançant un objet mou dans sa direction pour le surprendre (par exemple une chaussette) ; le griffoir approprié lui est ensuite présenté calmement. L’application de produits à base de phéromones apaisantes (comparables aux phéromones déposées par le chat lors de marquage facial) sur les endroits griffés par le chat peut également faire cesser ce comportement.

Ces mesures sont généralement suffisantes lorsque les griffades résultent simplement d’un comportement normal exprimé à des endroits inappropriés.

Lorsque les griffades excessives sont une manifestation d’un trouble émotionnel sous-jacent, une prise en charge de celui-ci est en outre nécessaire. Ainsi, lors d’anxiété de déterritorialisation, une thérapie comportementale anxiolytique et un traitement chimique (produits non médicamenteux tels que des phéromones apaisantes vaporisées dans l’habitation ou des compléments alimentaire) peuvent être administrés. Si cela se révèle insuffisant, une consultation vétérinaire est nécessaire et l’administration éventuelle de médicaments psychotropes sera envisagée. Des mesures pour prévenir l’anxiété de déterritorialisation sont en outre conseillées en vaporisant/diffusant les produits contenant des phéromones apaisantes, lorsque des modifications de l’environnement du chat ont lieu (par exemple avant et après l’entrée dans un nouveau logement).