Les principaux parasites externes du chat sont des insectes ou des acariens. Quelques infestations par des champignons microscopiques sont également rencontrées, en particulier la teigne.
Insectes
Puces
La puce est de loin le parasite externe le plus fréquent chez le le chat. Tous les chats, y compris ceux vivant en milieu urbain, sont exposés. En France, la puce la plus souvent rencontrée chez le chat est la puce du chat (Ctenocephalides felis). L’adulte est un parasite obligatoire, c’est à dire qu’il doit nécessairement se nourrir du sang d’un hôte (chien, chat…).
Le chat peut être infesté par les puces qui se sont développées à partir des œufs disséminés dans l’environnement ou par passage depuis un animal infesté (chien, chat).
Lors d’infestation (ou pulicose), les piqûres de puces provoquent la formation de boutons qui sont associés à des démangeaisons d’intensité variable ; de plus, il n’est pas rare que des réactions allergiques à la salive de puces se développent (dermatite allergique aux piqûres de puces – DAPP), pouvant engendrer des démangeaisons violentes sur une grande étendue corporelle. Les puces peuvent en outre transmettre certaines maladies à leur hôte (en particulier le ténia Dipylidium caninum, mais aussi la mycoplamose).
Les puces du chat peuvent occasionnellement piquer l’homme.
Poux
Une espèce de poux (Felicola subrostratus) peut parasiter le chat. Ces insectes vivent sur la peau et dans le pelage du chat, accrochés à la base des poils. Les œufs (ou lentes) collés aux poils peuvent être observés. L’infestation par les poux (appelée phtiriases ou phtirioses) est toutefois beaucoup plus rare que celle par les puces et concerne principalement des animaux mal entretenus, notamment en collectivités (chatteries, élevages).
Infestation : le chat peut être contaminé au contact direct d’un autre chat (présentant des signes cliniques ou non) ou d’objets contaminés (brosses, peignes, couvertures…). Le risque de contagion est élevé.
Risque de contagion : L’infestation par les poux est en général asymptomatique chez l’adulte ou signes cliniques discrets (démangeaisons modérées, excès de sébum). F. subrostratus se nourrit de débris cutanés, de pellicules… et peut provoquer chez les animaux plus sensibles des démangeaisons intenses, un poil terne avec formation importante de pellicules sur la tête, le cou, le dos et la queue.
Ce sont des poux très spécifiques du chat (espèce différente de celle de l’homme) : il n’y a pas de transmission à l’homme.
Parmi les autres insectes parasites du chat, peuvent être cités les moustiques et les phlébotomes (petit insecte piqueur morphologiquement proche des moustiques). Leur rôle pathogène direct est généralement limité, mais les moustiques peuvent avoir un rôle pathogène indirect, car ils sont les vecteurs potentiels de parasitoses internes : dirofilariose cardio-pulmonaire et dirofilariose cutanée.
Acariens
Les acariens parasites du chat les plus fréquents sont les tiques. Celles-ci peuvent être le vecteur potentiel de maladies félines (bactériennes, parasitaires), mais le risque est beaucoup moins élevé que pour le chien.
Tiques
Acariens de grande taille, ils sont observables à l’oeil nu (même lorsqu’ils ne sont pas gorgés de sang). La tique est un parasite obligatoire, chaque stade du cycle (larve, nymphe et adulte) devant se nourrir sur un hôte. Les hôtes varient selon l’espèce de tiques et, pour une espèce donnée, peuvent également être différents à chaque stade de développement. Pour les femelles adultes, le repas de sang pris sur l’hôte permet de produire les œufs. Une fois gorgées, elles se décrochent et pondent dans le milieu extérieur (par exemple prairie, zone boisée, chenils… selon l’espèce).
Les tiques peuvent vivre plusieurs années et sont actives lorsque les conditions météorologiques (humidité et températures) sont favorables : pic d’activité en général au printemps et automne, mais les changements climatiques tendent à bouleverser cela, avec une période d’infestation élargie (toute l’année dans certaines régions). De même, une activité est possible toute l’année pour les tiques qui effectuent leur cycle à l’intérieur.
De très nombreuses espèces de tiques sont susceptibles d’infester le chat, mais en France, 3 espèces prédominent, qui présentent des modes de vie et une aire de répartition un peu différents :
. Ixodes ricinus (« tique des bois ») : la plus répandue en Europe, présente sur la majorité du territoire en France (rare en région méditerranéenne). Elle apprécie les zones relativement humides avec une bonne végétation assez dense (en particulier zones boisées).
. Dermacentor reticulatus : présente en abondance sur la majorité du territoire en France, moins fréquente dans les régions méditerranéenne et de montagne. Elle vit préférentiellement sur des terrains peu boisés (jardins, prairies, bords de cours d’eau, etc.).
. Rhipicephalus sanguineus (« tique d’intérieur ») : Surtout abondante dans des régions au climat chaud (en France, grande zone sud-est). Cette tique peut réaliser l’ensemble de son cycle de développement en intérieur, dans un chenil ou une maison.
Aoûtats
Cet acarien de petite taille (Trombicula autumnalis) est également extrêmement répandu, notamment dans les jardins, et sa larve est un parasite saisonnier fréquent du chat. Sa prolifération et son activité nécessitent des températures clémentes et un temps assez sec, les infestations ayant lieu principalement durant l’été et au début de l’automne (juillet à octobre).
Infestation et cycle : les larves montent sur certains végétaux (graminées dans les prés…), se laissent tomber sur un hôte qui passe à proximité. Elles se fixent dans la peau par leurs pièces buccales et se nourrissent du sang et des tissus de l’animal pendant environ 1 semaine. Les zones de peau fines sont les localisations préférentielles : espaces interdigités (entre les doigts), sur les oreilles, dans les plis des cuisses ou des coudes… Fixés en groupe, les aoûtats forment des amas de points ou de petites croûtes oranges caractéristiques.
Rôle pathogène : l’infestation par les aoûtats (trombiculose) provoque des démangeaisons intenses, liées aux piqûres, mais parfois aussi à une hypersensibilité (allergie) à leur salive.
Le chat peut se gratter et se lécher ou mordiller frénétiquement pendant de longs moments pour tenter de se soulager. Il y a alors un risque de lésions et d’infections secondaires.
Les aoûtats peuvent aussi parasiter l’homme.
Les autres parasitoses du chat dues à des acariens pouvant être cités sont :
– Notoedres cati, acarien microscopique responsable de la gale du corps ou gale notoédrique : il se loge et se multiplie dans l’épaisseur de la peau de l’animal. Cette parasitose est devenue rarissime en France, hormis dans certains Dom-Tom. Les signes cutanés (démangeaisons intenses, avec chute de poils et croûtes épaisses) impliquent surtout la tête et le cou. La contamination du propriétaire par contact direct avec son chat infesté est assez fréquente, provoquant des lésions cutanées qui disparaissent rapidement.
– Otodectes cynotis, acarien microscopique responsable de la gale des oreilles : il se développe presque exclusivement dans le conduit de l’oreille, rarement sur la peau. Il y a souvent une atteinte des deux oreilles. Cette parasitose n’est pas rare et se manifeste principalement par un cérumen marron-noir, épais, souvent abondant, pouvant être accompagné de démangeaisons. La contagion se fait entre chats, mais aussi entre chats et chiens ou furets.
– Cheyletiella blakei, acarien de 0,5 mm (visible à la loupe) responsable de la pseudogale chez le chat : le parasite prolifère à la surface de la peau du chat. La contamination peut être soit directe (par contact avec des animaux infectés), soit indirecte (parasite pouvant survivre dans le milieu extérieur).
C’est une parasitose rare affectant principalement des chats provenant de chatteries et élevages et parfois des chats âgés. Elle provoque des démangeaisons (dues à la fixation du parasite à la peau et réaction allergique possible) et la formation de pellicules essentiellement situées sur la tête, le cou et le dos. Chez le chat adulte, elle est souvent asymptomatique.
La contamination du propriétaire par son chat infesté est assez fréquente, provoquant des lésions cutanées qui disparaissent dès que le chat et l’environnement sont traités, car le parasite ne survit pas sur l’homme.
Champignons
La teigne est la principale parasitose externe féline due à des champignons. Certaines races, telles que le Persan, sont prédisposées. La prolifération du champignon peut provoquer une perte de poils plus ou moins importante qui entraîne des dépilations généralement circulaires et bien délimitées. D’autres formes cliniques sont toutefois possibles. Certains sujets sont des porteurs sains, ne présentant donc pas de signes cliniques. Très contagieuse, elle est transmise par contact avec un animal infesté (malade ou asymptomatique) ou par l’intermédiaire d’objets ou de lieux contaminés. La contamination de l’homme par son animal teigneux est très fréquente.