Le stress est un état réactionnel biologique et psychologique face à une situation nouvelle ou inhabituelle (« agression ») qui demande un effort d’adaptation.
Bien connu chez l’homme, il concerne également fréquemment les animaux et notamment le chien.
Il est donc utile de connaître les situations susceptibles d’être à l’origine d’un stress chez nos animaux de compagnie, afin de prévenir leurs effets potentiellement néfastes ou de les combattre précocement.
Origines du stress chez le chien
Le stress résulte chez le chien de difficultés à s’adapter à des situations/stimulations nouvelles ou à des contraintes de sa vie quotidienne. Chez nos animaux de compagnie, les facteurs de stress sont nombreux, et peuvent être à l’origine du développement secondaire d’une anxiété ou de phobies.
Les événements susceptibles d’occasionner un stress chez le chien peuvent fortement varier d’un animal à un autre, par exemple selon :
– son tempérament : certains chiens sont plus sensibles au stress et des modifications mineures de leurs habitudes les perturbent
– les conditions de vie lors des premiers mois : des chiens élevés avec peu de stimulations extérieures subissent ensuite des stress répétés lorsqu’ils se retrouvent dans un milieu où ils sont confrontés à beaucoup de bruits, de personnes…
– l’éducation qu’il a reçu : par exemple, des mesures pour réduire le risque d’hyper-attachement limitent le risque de stress (et d’anxiété de séparation) lorsque le chien se retrouve seul.
Les principales situations nouvelles pouvant constituer des facteurs de stress, sont notamment :
– des changements de milieu de vie, de l’environnement :
. arrivée dans un nouveau foyer suite à l’adoption, déménagement, pension, vacances, hospitalisation…
. arrivée ou départ d’un membre du foyer (humain ou animal) : naissance, décès, adoption d’un nouvel animal…
– des modifications ponctuelles/temporaires de son environnement : bruits inhabituels (tels que les orages ou les pétards, mais aussi aspirateur, machine à laver, bruits de véhicules…), variations lumineuses (éclairs), voyages (transports en voiture, avion…), visiteurs inconnus, travaux dans le domicile, périodes répétées de solitude ou de séparation avec les personnes auxquelles il est (hyper)attaché
– des modifications de ses habitudes, de la routine quotidienne : modalités de distribution des repas, des heures de promenade…
Manifestations du stress chez le chien
Comme pour les causes, les manifestations possibles du stress sont nombreuses mais varient, que ce soit par leur nature ou leur intensité, d’un animal à un autre et selon l’origine des événements stressants, leur durée, leur répétition…
Dans certains cas, l’événement provoquant le stress est accompagné de signes flagrants, qui sont surtout des manifestations de peur : notamment, le chien fuit, se cache, se montre hyperactif, présente des réactions de menace, aboie ou vocalise, ses pupilles se dilatent, son poil est hérissé, il halète ou tremble, par exemple lors d’un orage, lorsque l’aspirateur est mis en marche, face à des personnes étrangères… ; il transpire au niveau des coussinets des pattes lors d’une consultation chez le vétérinaire…
Dans d’autres situations où les événements stressants ne sont pas à l’origine de réactions de peur (par exemple s’il est confronté à des modifications de son milieu de vie ou de ses habitudes), le stress peut être difficile à détecter dans les premières phases, en l’absence de manifestations évidentes. Il peut par exemple être simplement légèrement moins ou plus actif, rechercher un peu plus ou un peu moins les contacts avec ses maîtres…
Dans tous les cas, un stress durable ou répété conduit souvent à l’exacerbation des manifestations et au développement d’une anxiété ou de phobies. Lorsque l’animal entre dans cette phase plus avancée, il exprime généralement des troubles évocateurs.
Il peut notamment s’agir de troubles biologiques, tels que des troubles digestifs (par exemple diarrhées et vomissements), et de modifications du comportement : aboiements, troubles du sommeil, de l’alimentation, de la prise de boisson, léchage excessif et automutilations, refus du contact et parfois morsures, destructions (mordille ou gratte des objets)…
Le stress généré par une hospitalisation prolongée ou lors de la convalescence (par exemple lors de douleur persistante) peut ralentir la guérison.
Une grande partie des signes se manifestant lors de stress et d’anxiété peuvent également s’exprimer lors de maladies diverses. Il est donc conseillé de consulter un vétérinaire qui écartera dans un premier temps un problème de santé, puis recherchera les causes du stress et déterminera les mesures adaptées pour le prendre en charge.
Comment prévenir et réduire le stress de votre chien ?
Chaque fois que possible, il est préférable d’essayer de prévenir le stress, plutôt que d’avoir à lutter contre ses effets néfastes.
En premier lieu, pour limiter la sensibilité d’un chien aux facteurs de stress, il est important qu’il soit progressivement confronté et habitué dès son plus jeune âge (les premiers mois sont en effet déterminants) aux événements potentiellement stressants qu’il rencontrera couramment au cours de son existence. Le vétérinaire est alors une source précieuse de conseils pour l’éducation de votre chiot.
Prévenir ou lutter contre le stress (et le développement de phénomènes pathologiques d’anxiété) consiste également à ne pas l’exposer aux facteurs de stress, ou à restaurer des conditions sécurisantes pour le chien. Pour cela, il faut de manière générale lui procurer notamment un cadre de vie stable et des conditions de vie équilibrée (environnement, situation sociale).
Lorsque les mesures qui consistent à agir sur l’environnement de l’animal ne sont pas possibles ou suffisantes et que le chien souffre de l’exposition à des événements stressants, il est nécessaire d’avoir recours à un vétérinaire ou un vétérinaire comportementaliste, pour une prise en charge spécifique et adaptée à la situation. Des mesures comportementales pourront notamment être instaurées afin d’améliorer la capacité d’adaptation et la tolérance aux événements potentiellement stressants auxquels le chien ne peut être soustrait.
En complément, certains produits non médicamenteux peuvent avoir un effet apaisant et aider le chien à s’adapter aux situations stressantes et prévenir ou limiter ainsi les manifestations néfastes liées au stress : suppléments alimentaires (administrés par voie orale), produits à base de phéromones ou d’huiles essentielles (sous forme de spray, de diffuseur ou de colliers).
L’emploi de ces produits est notamment utile à titre préventif lorsque l’animal va être confronté à une situation ou des stimulations stressantes prévisibles : déménagement, adoption d’un nouveau congénère, voyage en voiture, visite chez le vétérinaire, feux d’artifice du 14 juillet…
Aux stades avancés (notamment lors d’état anxieux), la prise en charge des effets néfastes du stress peut nécessiter des thérapies comportementales longues, parfois associées à des traitements médicaux contraignants.