La naissance des chiots (mise-bas) est une phase délicate qui doit être préparée. Il convient également d’en connaitre le déroulement normal, afin de pouvoir réagir rapidement en cas de problème.
Signes annonciateurs de la mise-bas
Les signes pouvant révéler l’approche de la mise-bas sont d’une part des modifications du comportement et d’autre part des modifications physiques et cliniques.
– Modifications du comportement
Souvent, la chienne se montre agitée, s’isole et recherche le calme, prépare un nid pour accueillir les chiots… Ces modifications peuvent débuter environ 1 semaine avant la mise-bas, mais ne sont pas systématiques.
– Baisse de la température corporelle
Une baisse de 1°C environ de la température rectale survient dans les 8 à 24 heures avant la mise-bas. Ce signe clinique est le plus constant et donc le plus intéressant, mais nécessite de prendre la température au moins matin et soir (idéalement 3 fois par jour) lorsque la fin présumée de la gestation approche.
– Sécrétion de lait
La lactation débute quelques jours (lorsqu’il s’agit d’une première portée) à plusieurs semaines avant la mise-bas.
– Baisse de la température corporelle
Une baisse de 1°C environ de la température rectale survient dans les 8 à 24 heures avant la mise-bas. Ce signe clinique est le plus constant et donc le plus intéressant, mais nécessite de prendre la température au moins matin et soir (idéalement 3 fois par jour) lorsque la fin présumée de la gestation approche.
– Relâchement de la vulve et écoulement vulvaire
Le relâchement de la vulve apparaît environ 48 heures avant la mise-bas. Il est plus tardif lors d’une première portée.
Un écoulement, appelé glaire cervicale (liquide filant transparent), peut être observé le plus souvent juste avant le début du travail de mise-bas. Il peut toutefois survenir jusqu’à 72 heures avant celle-ci.
– Chute du taux de progestérone
La concentration sanguine de cette hormone liée à la gestation diminue 24-36 heures avant la mise-bas.
La présence de ces signes est inconstante et leur délai d’apparition avant la mise-bas peut varier. Ces indicateurs sont donc à considérer avec prudence. La baisse de la température est le signe le plus fiable, mais nécessite un suivi un peu contraignant.
Préparatifs pour la mise-bas
– Consultation prénatale
Une consultation vétérinaire prénatale effectuée en fin de gestation permet d’évaluer l’état général de la chienne. La réalisation d’une radiographie (après le 20e jour de gestation) est intéressante pour connaître le nombre de chiots et apprécier leur taille : la première information permet lors de la mise-bas de vérifier que tous les chiots attendus sont bien nés, et la deuxième d’anticiper des problèmes de mise-bas liés à des chiots très gros (par exemple lorsque la taille du père est significativement supérieure à celle de la chienne).
– Quelques jours avant la fin de gestation présumée, un endroit approprié pour la mise bas doit être préparé : il doit être propre et calme et permettre à la chienne de s’isoler, être abrité (température clémente, aéré mais sans courants d’air) et un couchage approprié, de dimension adaptée à la taille de la chienne, afin d’éviter que des chiots soient coincés entre une paroi et la mère (par ex une « caisse de mise-bas ») doit être mis à sa disposition.
– A l’approche de la mise-bas, il est recommandé de nettoyer la région vulvaire et, pour les races à poils longs, de tondre autour des mamelles pour faciliter l’allaitement.
– Il est également conseillé de rechercher à l’avance quelle clinique vétérinaire peut être contactée en urgence en cas de problème (notamment lors de mise-bas nocturne) et de garder ses coordonnées à portée de main.
Déroulement normal de la mise-bas
Une surveillance régulière est souhaitable, mais il est préconisé de laisser la chienne tranquille et de n’intervenir qu’en cas d’anomalie ou de problème.
La mise-bas se déroule en 3 étapes successives.
– Phase préparatoire
Les contractions de l’utérus (non visibles) débutent et son col se relâche ; la chienne est inquiète (regarde et lèche son abdomen), agitée, halète, recherche un endroit calme pour s’isoler, ne s’alimente pas.
La durée de cette phase est de 4 à 12 heures, mais dure parfois jusqu’à 24 à 36 heures pour une première portée.
– Phase d’expulsion des chiots
De puissantes contractions abdominales volontaires s’ajoutent aux contractions utérines qui augmentent.
Un écoulement normal de sécrétions vert foncé apparaît à la vulve, avant l’expulsion des chiots.
Les chiots naissent entourés de l’amnios, une membrane transparente, qui se rompt lors de l’expulsion ou est rapidement déchirée par la mère qui en général coupe également le cordon. Elle lèche activement le chiot, ce qui stimule sa respiration. Si le chiot ne respire pas, il est recommandé de le frotter vigoureusement dans une serviette, puis de le replacer contre sa mère dès qu’il gémit.
La présentation se fait le plus souvent par la tête. Si un chiot est dans une autre position, des complications sont possibles et une assistance vétérinaire est souhaitable.
Lorsque le nombre de chiots attendus est connu, il faut s’assurer que le nombre de chiots expulsés correspond bien à celui déterminé lors de la consultation prénatale.
L’expulsion du premier chiot est souvent la plus longue (jusqu’à 1h30) ; le délai entre chaque naissance varie ensuite de 15 à 60 minutes.
Cette phase prend en général entre 4 et 8 heures, mais peut se prolonger jusqu’à 24 à 36 heures pour une première portée.
– Phase d’expulsion du placenta (délivrance)
Le placenta peut être expulsé en même temps que le chiot ou dans les 10-15 minutes après sa naissance. Il est généralement ingéré par la mère. Habituellement, les phases 2 et 3 se succèdent pour la naissance de chaque chiot.
Anomalies devant inciter à consulter en urgence un vétérinaire
Il faut contacter un vétérinaire sans délai si :
– la chienne ne met pas bas, alors que le terme est dépassé, ce qui peut notamment se produire lors de petite portée, de mort des fœtus ; des pertes malodorantes, de la fièvre peuvent aussi être constatées ;
– la phase d’expulsion a débuté (pertes vert foncé) depuis au moins 6 heures, mais aucun chiot n’est né ;
– des contractions régulières et soutenues sont observées depuis plus de 30-60 minutes, sans expulsion. Cette situation peut être liée par exemple à une mauvaise présentation du chiot, à des fœtus trop volumineux par rapport à la taille du bassin (cas fréquent notamment chez les races à crâne court, dites races brachycéphales – bouledogue français, bulldog anglais, carlin… – qui ont un crâne et des épaules larges et un bassin étroit) ;
– un arrêt anormalement long des contractions (plus de 2 heures) est observé après une expulsion, alors que tous les chiots ne sont pas nés ;
– tous les placentas n’ont pas été expulsés à l’issue de la mise-bas (rétention placentaire). Il faut donc vérifier si possible que le nombre de placentas expulsés correspond au nombre de chiots ;
– des écoulements de couleur anormale ou malodorants, éventuellement accompagnés d’une baisse d’état général sont observés dans les jours suivant la mise-bas.
Après la naissance
Après l’expulsion des chiots, il faut s’assurer que la mère prend bien en charge les nouveau-nés et, dans le cas contraire, l’assister ou la suppléer : par exemple, déchirer les enveloppes, frictionner le chiot pour le sécher, le placer près d’une mamelle s’il ne commence pas à téter très rapidement après naissance…
Il est recommandé de désinfecter le cordon ombilical à l’aide d’un antiseptique, par exemple à base d’iode ou de chlorhexidine.
La persistance de pertes rouge brun à vert foncé, sans odeur marquée (les lochies), est normale après la mise-bas ; elles sont parfois observées pendant plusieurs semaines après la naissance.