La grossesse nerveuse est également appelée pseudo-gestation, lactation nerveuse ou lactation de pseudo-gestation. Elle est caractérisée par des anomalies du cycle sexuel, parfois par des modifications du comportement semblables à celles précédant la mise-bas, et une sécrétion de lait chez une chatte qui n’est pas gestante.
Elle est rarement décrite chez la chatte.
Origine de la pseudo-gestation
L’ovulation chez la chatte n’est pas spontanée comme chez la chienne, mais provoquée par l’accouplement ou toute autre stimulation génitale. Une pseudo-gestation peut survenir après les chaleurs en cas d’ovulation non suivie de fécondation, par exemple lors d’un accouplement stérile ; la chatte, pourtant non gestante, va alors présenter des sécrétions hormonales semblables à celles d’une chatte gestante pendant quelques semaines.
La grossesse nerveuse est donc un processus physiologique et ne correspond pas à un besoin non satisfait d’avoir des chatons.
Manifestations de la pseudo-gestation
La pseudo-gestation se manifeste souvent chez la chatte par un simple allongement du délai entre deux périodes de chaleurs, et s’achève environ 6 semaines après l’ovulation.
Généralement, la chatte revient alors en chaleurs. Cette période peut toutefois être suivie de l’apparition d’un comportement maternel et d’une sécrétion de lait. La chatte peut paraître inquiète, préparer le nid, adopter les chatons d’autres femelles, apporter des objets qu’elle materne comme des substituts de chatons.
Des complications d’inflammation et d’infection de la mamelle (mammite) sont possibles, car en l’absence d’évacuation du lait lors des tétées de chatons, les mamelles ont tendance à s’engorger. De plus, la chatte lèche beaucoup sa région mammaire, ce qui entretient la sécrétion de lait, et peut également conduire au développement d’affections de la peau (dermatoses).
Prise en charge de la pseudo-gestation
Lorsque la chatte présente des manifestations comportementales et/ou une sécrétion de lait, la prise en charge de la grossesse nerveuse comporte plusieurs approches possibles, en fonction de leur intensité.
– Mesures comportementales
Elles ont pour objectif de réduire les activités de maternage, qui entretiennent la pseudo-gestation. Elles consistent principalement à retirer les objets qui constituent des substituts de chatons et à distraire la chatte de ses occupations de maternage, par exemple en la faisant jouer.
– Traitement médical
L’objectif premier du traitement médical est de stopper la sécrétion de lait. Lorsqu’il est nécessaire, il peut s’agir d’un traitement par voie générale et/ou locale.
Traitement général : il consiste le plus souvent à administrer des inhibiteurs de la prolactine, l’hormone qui provoque la sécrétion lactée.
Traitement local : il peut être utile pour réduire un œdème et une congestion marqués des mamelles et aider à prévenir les complications de mammite. Ce traitement peut consister en l’application sur les mamelles d’emplâtres ou de pommades, sans massage. Un pansement légèrement compressif renouvelé quotidiennement peut être ensuite réalisé afin d’empêcher la chatte de se lécher et favoriser la résorption de l’œdème.
Il est contre-indiqué de masser les mamelles et de chercher à évacuer le lait en appuyant sur les tétines car cela stimule la lactation.
Prévention de la pseudo-gestation
La pseudo-gestation chez la chatte étant consécutive à une ovulation non suivie de fécondation, toutes les mesures qui empêchent l’ovulation permettent de la prévenir.
Ainsi, empêcher les contacts avec des chats mâles pendant les chaleurs supprime donc les risques de gestation en cas de saillie fécondante et de pseudo-gestation en cas de saillie non fécondante.
La stérilisation médicale ou chirurgicale permet également de prévenir les pseudo-gestations. Les méthodes de stérilisation réversible (par exemple la contraception orale) doivent être employées si la chatte est utilisée pour la reproduction.
