Il est difficile d’éviter systématiquement qu’un chat soit infesté par les tiques lorsqu’il fréquente des lieux où elles sont présentes. En plus des mesures de prévention permettant de limiter le risque d’infestation, il est important de traiter rapidement lorsque des tiques sont observées sur un chat, afin de prévenir les risques pathogènes directs et indirects liés à ces acariens parasites, qui peuvent transmettre des maladies bactériennes ou parasitaires (ehrlichiose, anaplasmose, mycoplasmose…).

 

Lorsque les tiques sont porteuses de bactéries ou de parasites pathogènes, le risque de transmission devient important environ 48 heures après leur fixation sur le chat et le début du repas de sang. L’objectif recherché est donc d’éliminer toutes les tiques dans ce délai, afin de réduire très significativement les risques pathogènes. Deux méthodes complémentaires peuvent être employées.

 

Élimination manuelle

Lorsqu’une ou plusieurs tiques (parfois des dizaines), encore libres ou déjà fixées, sont découvertes sur un chat, les méthodes manuelles permettent de les éliminer sans délai. Elles reposent sur une inspection minutieuse du chat lorsqu’il a pu être exposé à des tiques. L’intérieur des oreilles, les espaces entre les doigts, les zones de peau fine sous les aisselles… ne doivent pas être oubliées.

 

Pour retirer les tiques, on peut avoir recours :

– à un peigne fin ou une pince à épiler pour enlever celles qui ne sont pas encore fixées ;

– à un crochet à tiques, outil spécialement conçu pour retirer les tiques déjà implantées sans laisser d’éléments de la tique (pièces buccales notamment) dans la peau du chat ; lorsque le retrait n’est pas complet, il y a en effet un risque de réaction inflammatoire et d’infection locale. Le crochet utilisé (2 tailles disponibles) doit être adapté à la taille de la tique. Le retrait est simple et indolore. Après l’extraction, une désinfection du site de fixation de la tique est conseillée.

 

Il est donc souhaitable d’avoir toujours un jeu de crochets à disposition, mais à défaut une pince à épiler peut convenir, en saisissant bien la tique au ras de la peau. Le risque que des éléments restent dans la peau du chat est toutefois plus élevé qu’avec le crochet.

 

Élimination à l’aide d’un produit contre les tiques

 

L’inspection même minutieuse du chat ne garantit pas de découvrir toutes les tiques. Si le chat n’a pas déjà bénéficié récemment d’un traitement préventif contre les tiques, qui tuera en quelques heures celles ayant éventuellement échappé à la vigilance du propriétaire, l’élimination manuelle doit être complétée par l’administration d’un produit anti-tiques ayant une action générale.

De nombreuses molécules actives et formes pharmaceutiques sont disponibles : pipettes (spot-on), spray, collier, poudre… Il est contre-indiqué d’utiliser des produits anti-tiques prévus pour les chiens, car les molécules actives de certains sont hautement toxiques pour le chat.

En fonction de la ou des molécules actives du produit, de sa forme pharmaceutique, du mode d’administration, le produit peut :

– avoir une efficacité qui s’étend au-delà des tiques (ils ont souvent une indication pour le traitement des puces et des tiques) ;

– présenter un effet plus ou moins rapide pour tuer les tiques après l’administration.

Lorsqu’on administre un traitement anti-tiques à un chat déjà infesté, il convient de préférer un produit ayant une action rapide, en particulier si les tiques observées ont commencé à se gorger (ce qui signifie qu’elles sont déjà fixées depuis quelques heures) : par exemple, l’effet d’un produit correctement appliqué sur tout l’animal (spray, poudre) est plus rapide que celui d’un collier ou d’une pipette pour lesquels la molécule active doit d’abord diffuser sur l’ensemble du corps.

Parfois les tiques meurent mais ne se décrochent pas tout de suite, ce qui est sans conséquence pour le chat, car elles ne peuvent plus alors transmettre de maladies.

 

Interventions déconseillées

Certaines pratiques lors de l’élimination des tiques infestant le chat peuvent avoir des effets néfastes. Il est notamment conseillé de :

– ne pas presser la tique, par exemple si on la saisit avec une pince à épiler ou avec les doigts, car cela peut favoriser la régurgitation et l’inoculation de salive et augmenter le risque de transmission d’agents infectieux si la tique est porteuse ;

– ne pas tirer sur la tique (avec un crochet, une pince, les doigts) car des éléments du parasite risque de demeurer dans la peau du chat. L’extraction se fait par rotation ;

– ne pas utiliser de produits tels que l’alcool ou l’éther, ou brûler la tique. Cela a tendance à provoquer une régurgitation réflexe de salive. De plus, la tique ne se détache pas.

 

Le retrait manuel des tiques permet leur élimination immédiate, mais l’inspection du chat ne permet pas toujours de repérer tous les parasites. L’administration bien réalisée d’un produit acaricide permet d’agir sur toutes les tiques, mais nécessite plusieurs heures pour les tuer.

L’association de ces deux méthodes permet d’optimiser la prise en charge d’une infestation par les tiques. Il est en outre préconisé de mettre en place des mesures préventives afin de réduire le risque d’infestation pour les animaux exposés.