L’incontinence urinaire est une émission d’urine involontaire et inconsciente : de l’urine s’écoule sans que le chien se mette en position pour uriner.

Elle doit être différenciée de la malpropreté, où l’émission d’urine est volontaire (le chien se met en position pour uriner), mais intervient à un endroit inapproprié (en général dans la maison).

 

Manifestations de l’incontinence

Les manifestations de l’incontinence sont variées, et dépendent notamment de son origine. Dans tous les cas le chien perd de l’urine sans se mettre en position pour uriner. En revanche, les quantités (de quelques gouttes à un volume parfois conséquent), ainsi que les circonstances sont variables : l’incontinence se manifeste chez certains chiens plutôt lorsqu’ils sont couchés ou dorment, tandis qu’elle se produit pour d’autres lorsqu’ils sont actifs (jeu, accueil au retour de ses propriétaires), lorsqu’ils changent de position (se lèvent, se couchent…)…

L’incontinence peut être intermittente ou permanente.

Le propriétaire peut assister à l’émission involontaire d’urine, par exemple lorsque le chien se déplace, ou simplement observer la présence de gouttes ou traînées d’urine sur le sol du domicile, dans la voiture, constater que le lieu de couchage est humide, que la région urogénitale de son animal est fréquemment ou constamment souillée.

Le chien incontinent présente souvent en parallèle des mictions normales (élimination volontaire d’urine, en se mettant en position).

L’incontinence constitue une source de préoccupations pour les propriétaires, en particulier lorsque les fuites urinaires sont fréquentes ou importantes.

 

Origines de l’incontinence

Normalement, plusieurs dispositifs anatomiques (en particulier un muscle situé à la sortie de la vessie, le sphincter urétral) empêchent l’écoulement de l’urine, qui s’accumule donc dans la vessie. Lorsque celle-ci est pleine, le relâchement de ce muscle associé à la contraction de la vessie et à la pression exercée par les muscles abdominaux permet l’évacuation volontaire de l’urine par l’urètre (miction).

Des anomalies anatomiques ou un mauvais fonctionnement des dispositifs anatomiques de contrôle de la miction peuvent aboutir à une incontinence.

Malformations congénitales de l’appareil urinaire : par exemple, les uretères (conduits par lequel s’écoule l’urine des reins jusque dans la vessie) peuvent déboucher dans la vessie à un endroit anormal ; des pertes d’urines au goutte à goutte sont alors généralement constatées chez un jeune chien.

Incompétence du sphincter urétral : cette incontinence est due à une diminution du tonus du sphincter urétral et se manifeste classiquement par des fuites d’urine pendant le sommeil.

Il s’agit de la cause la plus fréquente d’incontinence. Elle peut notamment survenir chez les chiens vieillissants, ou suite à la stérilisation ou à d’autres interventions chirurgicales urogénitales. L’incontinence post-stérilisation est principalement observée chez les femelles (jusqu’à 20 % des chiennes stérilisées, selon certaines études). Elle est rare mais également possible chez les mâles.

L’incontinence liée à une incompétence sphinctérienne peut être favorisée par l’obésité.

Troubles nerveux : la transmission nerveuse permettant de contrôler le relâchement et la contraction du sphincter urétral est altérée, par exemple lors d’hernie discale, de traumatisme rachidien ou du bassin, d’affections neurologiques…

En plus de l’incontinence, l’animal ne peut souvent plus uriner normalement et d’autres signes nerveux sont généralement observés (déficit moteur des membres postérieurs ou de la queue, incontinence fécale).

Incontinence paradoxale : elle fait suite à une obstruction partielle de l’urètre (par un ou des calculs, une tumeur…).  L’incontinence survient lorsque la pression dans la vessie dépasse un certain seuil.

 

Que faire en cas d’incontinence de mon chien ?

La prise en charge d’une incontinence dépend de la cause et nécessite de consulter un vétérinaire : celui-ci s’assurera en premier lieu qu’il s’agit bien d’une incontinence, et en plus de l’examen clinique, il pourra être amené à réaliser différents examens complémentaires, selon les hypothèses diagnostiques, tels qu’un examen neurologique, une échographie, une urographie intraveineuse…

Le traitement est médical et/ou chirurgical, en fonction de l’origine de l’incontinence. Ainsi, le traitement est généralement médical (et à vie) pour une incontinence post-stérilisation chez la chienne, et vise à augmenter le tonus du sphincter urétral ; en revanche, le traitement est chirurgical pour une malformation congénitale.