L’incontinence urinaire est une émission d’urine involontaire et inconsciente : de l’urine s’écoule sans que le chat ne se mette en position pour uriner.

Elle doit être différenciée de la malpropreté, où l’émission d’urine est volontaire (le chat se met en position pour uriner), mais intervient à un endroit inapproprié (en général dans la maison, hors du bac à litière).

 

Manifestations de l’incontinence

Les manifestations de l’incontinence sont variées et dépendent notamment de son origine. Dans tous les cas, le chat perd de l’urine sans se mettre en position pour uriner. En revanche, les quantités (de quelques gouttes à un volume parfois conséquent), ainsi que les circonstances sont variables. L’incontinence se manifeste chez certains chats plutôt lorsqu’ils sont couchés ou dorment, tandis qu’elle se produit pour d’autres lorsqu’ils sont actifs (jeu, saut), lorsqu’ils changent de position (se lèvent, se couchent…).

 

Le propriétaire peut assister à l’émission involontaire d’urine, par exemple lorsque le chat se déplace, mais le plus souvent observe la présence de gouttes ou traînées d’urine sur le sol du domicile, constate que le lieu de couchage est humide, que la région urogénitale de son animal est fréquemment ou constamment souillée.

L’incontinence peut être intermittente ou permanente.

Le chat incontinent présente souvent en parallèle des mictions normales (élimination volontaire d’urine, en se mettant en position).

L’incontinence constitue une source de préoccupations pour les propriétaires, en particulier lorsque les « fuites » sont fréquentes ou importantes.

Origines de l’incontinence

Normalement, plusieurs dispositifs anatomiques (en particulier un muscle situé à la sortie de la vessie, le sphincter urétral) empêchent l’écoulement de l’urine, qui s’accumule donc dans la vessie. Lorsque celle-ci est pleine, le relâchement de ce muscle associé à la contraction de la vessie et à la pression exercée par les muscles abdominaux permet l’évacuation volontaire (miction) de l’urine par l’urètre.

Des anomalies anatomiques ou un mauvais fonctionnement des dispositifs anatomiques de contrôle de la miction peuvent aboutir à une incontinence.

 

– Malformations congénitales de l’appareil urinaire : par exemple, les uretères (conduits par lequel s’écoule l’urine des reins jusque dans la vessie) peuvent déboucher dans la vessie à un endroit anormal ; des pertes involontaires d’urines au goutte à goutte sont alors généralement constatées chez un jeune chat.

 

– Incompétence du sphincter urétral : cette incontinence est due à une diminution du tonus du sphincter urétral et se manifeste classiquement par des fuites d’urine pendant le sommeil.

L’incompétence sphinctérienne peut notamment survenir chez les chats vieillissants. Contrairement au chien, l’incontinence faisant suite à une stérilisation chirurgicale est rarissime chez le chat. L’incontinence due à une incompétence sphinctérienne peut être favorisée par l’obésité.

 

– Troubles nerveux : la transmission nerveuse permettant de contrôler le relâchement et la contraction du sphincter urétral est altérée, par exemple lors d’hernie discale, de traumatisme rachidien, du bassin ou de la queue, d’affections neurologiques…

En plus de l’incontinence, l’animal ne peut souvent plus uriner normalement et d’autres signes nerveux peuvent être observés (déficit moteur des membres postérieurs ou de la queue, incontinence fécale).

 

– Incontinence paradoxale : elle fait suite à une obstruction partielle de l’urètre (par un ou des calculs, une tumeur…).  L’incontinence survient lorsque la pression dans la vessie dépasse un certain seuil.

 

Que faire en cas d’incontinence de mon chat ?

La prise en charge d’une incontinence dépend de la cause et nécessite de consulter un vétérinaire : celui-ci s’assurera en premier lieu qu’il s’agit bien d’une incontinence et, en plus de l’examen clinique, il pourra être amené à réaliser différents examens complémentaires, selon les hypothèses diagnostiques, tels qu’un examen neurologique, une échographie, une urographie intraveineuse…

Le traitement est médical et/ou chirurgical, selon l’origine de l’incontinence. Par exemple, le traitement sera chirurgical pour une malformation congénitale.