Les parasites internes les plus fréquents chez le chat sont des vers de 2 types – des vers ronds (ou nématodes) et des vers plats (ou cestodes) – ainsi que des parasites microscopiques (protozoaires).

 

Les vers ronds

La majorité des vers ronds qui parasitent le chat vivent, au stade adulte, dans son intestin. Des parasites cardio-respiratoires peuvent également être rencontrés en France mais ces infestations sont rares chez cette espèce.

 

Les ascaridés ou « ascaris » (représentés principalement chez le chat par Toxocara cati)

Ces vers de grande taille vivent dans l’intestin grêle du chat où ils se nourrissent du contenu intestinal. Les ascaris sont les vers ronds du chat les plus fréquents. Tous les chats ayant accès à l’extérieur peuvent être parasités (y compris ceux vivant en ville), mais les chatons, ainsi que les chats vivant à la campagne sont plus exposés.

– Contamination : des œufs d’ascaris sont éliminés en grand nombre avec les selles des animaux infestés. La contamination des chats de tous âges se produit principalement par ingestion de ces œufs disséminés dans l’environnement. Elle peut également faire suite à l’ingestion d’un hôte du parasite d’une autre espèce (rongeur, oiseau…).

Les chatons sont très souvent infestés par leur mère : lorsque la chatte est parasitée, ils peuvent en effet être contaminés dans les premiers jours après la naissance, principalement par le lait maternel. De ce fait, des vers adultes peuvent être présents dans l’intestin de nouveau-nés après quelques semaines de vie.

– Risque pathogène : il est surtout important chez les chatons. Les ascaris peuvent être responsables de signes digestifs (diarrhées, ballonnement abdominal, vomissements de pelotes d’ascaris lors d’infestation massive et exceptionnellement obstruction intestinale), d’un possible amaigrissement et d’un retard de croissance lors d’infestation importante. Toutefois, le pronostic reste généralement bon.

– Les ascaris peuvent aussi infester l’homme : le risque de contamination concerne principalement les enfants, par ingestion d’œufs dans leur environnement (cas typique des bacs à sable dans lesquels des chats ou des chiens font leurs besoins), ou en caressant ou jouant avec des chats non vermifugés ou mal vermifugés (présence possible d’œufs sur le pelage). Cette contamination passe le plus souvent inaperçue, mais des cas graves sont possibles, en particulier lorsque des larves du parasite migrent vers l’œil.

 

Les ankylostomes (Uncinaria stenocephala)

Ces vers blanchâtres à rosâtres de petite taille (0,5 à 1,5 cm) vivent dans l’intestin grêle du chat, fixés à sa paroi, et se nourrissent du contenu intestinal et de sang. Ces parasites sont plus rares chez le chat que chez le chien. Ils sont largement représentés sur le territoire français.

– Contamination : la contamination se fait par voie orale : le chat ingère des larves disséminées dans le milieu extérieur (sur des aliments souillés, dans des eaux stagnante…), ou parfois d’autres hôtes (rongeurs, grenouilles) porteurs du parasite.

– Risque pathogène : cette parasitose peut être à l’origine de diarrhées, d’une perte de poids ou d’une anémie lors d’infestation massive.

 

Parasites cardio-vasculaires

Les vers du cœur (Dirofilaria immitis) adultes sont longs et fins (30 cm x 1mm) et vivent dans les cavités cardiaques et dans l’artère pulmonaire. Le parasite est transmis par un moustique des régions à climat chaud. En France, la zone à risque est surtout la région méditerranéenne.

– Contamination : la transmission se fait lors de la piqûre du chat par des moustiques qui sont porteurs de larves du parasite.

– Risque pathogène : il est nettement plus faible que chez le chien car dans les zones à risque, la dirofilariose cardiaque féline est 10 fois moins fréquente que la dirofilariose canine et, chez les chats infestés, les vers adultes sont peu nombreux dans l’appareil circulatoire. Le plus souvent, il n’y a pas ou peu de signes cliniques et une guérison spontanée est fréquente. Des formes graves (troubles cardio-vasculaires) sont toutefois possibles et la prévention reste souhaitable, avec notamment des traitements antiparasitaires réguliers des animaux vivant dans les zones à risque ou amenés à s’y rendre, et une réduction de l’exposition aux piqûres de moustiques.

 

Les vers plats, principalement des ténias

Les Ténias les plus importants chez le chat sont Dipylidium caninum et Echinococcus multilocularis.

 

Dipylidium caninum

Ce ver plat segmenté, blanc, peut mesurer plus de 50 cm et vit dans l’intestin grêle du chat. C’est le ténia le plus souvent rencontré chez le chat.

– Contamination : la contamination intervient lorsque le chat ingère, en se toilettant, des puces qui sont porteuses de larves du parasite. La lutte contre D. caninum repose donc aussi sur le contrôle des infestations par les puces.

– Risque pathogène : l’infestation est le plus souvent asymptomatique ou bénigne mais entraîne souvent des démangeaisons en région anale, en raison de l’élimination de segments (anneaux) du parasite avec les selles ou entre les défécations ; ces segments sont parfois visibles en région anale, et ressemblent à des « grains de riz » mobiles.

– Une contamination de l’homme est occasionnellement possible, également par ingestion accidentelle d’une puce (chat qui lèche le visage de son propriétaire), mais l’infestation est relativement bénigne.

 

Échinocoques (Ecchinococcus multilocularis)

Ce ver plat de petite taille (quelques mm) parasite le chien et le renard, et plus rarement le chat. Il est beaucoup moins fréquent que le Dipylidium. E. multilocularis est très présent dans les régions nord et surtout nord-est de la France, mais la zone de répartition est plus large et en extension.

– Contamination : la contamination se fait par ingestion d’hôtes intermédiaires infestés (rongeurs, en particulier campagnoles).

– Signes cliniques : l’infestation est asymptomatique chez le chat.

Ces vers sont en revanche importants en matière de santé publique, car l’infestation de l’homme est également possible et l’échinococcose humaine est une maladie grave, potentiellement mortelle. La contamination est due à l’ingestion des œufs du parasite rejetés dans l’environnement avec les déjections de chiens ou de renards et plus rarement de chats parasités : cette ingestion survient lors de la consommation de végétaux, baies, eaux souillées ou simplement après le contact direct avec un animal parasité (caresses sur un chien, manipulation d’un renard mort…).

 

Parasites microscopiques

Les protozoaires (Giardia intestinalis, Isospora)

Ces organismes unicellulaires microscopiques sont des parasites de l’intestin grêle du chat.

L’infestation par Giardia est la plus courante et concerne surtout les jeunes animaux : c’est un des parasites internes les plus fréquents chez le jeune chat, et cette parasitose est plus courante chez les chatons vivant en collectivité (chatterie, élevage).

– Contamination : après excrétion d’œufs dans les selles des animaux infestés, des formes du parasite disséminées dans l’environnement sont ingérées par le chat (eau contaminée, gamelle, léchage du sol…).

– Risque pathogène : les signes cliniques lors de giardiose sont principalement digestifs : perte d’appétit, vomissements, diarrhées pouvant entraîner un amaigrissement. Les formes asymptomatiques sont toutefois fréquentes.

– Ce parasite touche de nombreux mammifères, dont l’homme, qui peut facilement se contaminer avec les formes disséminées dans le milieu extérieur, ou au contact d’un animal infesté (malade ou asymptomatique).