Les parasites internes les plus fréquents chez le chien sont des vers de 2 types – des vers ronds (ou nématodes) et des vers plats (ou cestodes) – ainsi que des parasites microscopiques (protozoaires).

 

Les vers ronds

La majorité des vers ronds qui parasitent le chien vivent au stade adulte dans son intestin. Toutefois, des parasites cardio-respiratoires peuvent également être rencontrés en France.

 

Les ascaridés ou « ascaris » (principalement représentés chez le chien par Toxocara canis)

Ces vers de grande taille (jusqu’à 20 cm) vivent dans l’intestin grêle du chien où ils se nourrissent du contenu intestinal. Les ascaris sont les vers ronds du chien les plus fréquents. Tous les chiens peuvent être parasités, mais les jeunes chiens et les animaux mal entretenus sont plus exposés.

Contamination : des œufs d’ascaris sont éliminés en grand nombre avec les selles des animaux infestés. La contamination des chiens de tous âges se produit principalement par ingestion de ces œufs disséminés dans l’environnement. Elle peut également faire suite à l’ingestion d’un hôte du parasite d’une autre espèce (rongeur, lombric…).

Les chiots sont très souvent infestés par leur mère : lorsque la chienne est parasitée, ils sont en effet contaminés pendant la gestation (transmission in utero) ou après la naissance, principalement par le lait maternel. De ce fait, des vers adultes peuvent être présents dans l’intestin de nouveau-nés dès l’âge de 8 jours.

Risque pathogène : il est surtout important chez les chiots. Les ascaris peuvent être responsables de signes digestifs (diarrhées, constipation, ballonnement abdominal, vomissements de pelotes d’ascaris lors d’infestation massive et exceptionnellement obstruction intestinale), d’un possible amaigrissement et d’un retard de croissance lors d’infestation importante. Toutefois, le pronostic reste généralement bon.

Les ascaris peuvent aussi infester l’homme : le risque de contamination concerne principalement les enfants, par ingestion d’œufs dans leur environnement (cas typique des bacs à sable dans lesquels des chiens ou des chats font leurs besoins), ou en caressant ou jouant avec des chiens non vermifugés ou mal vermifugés (présence possible d’œufs sur le pelage). Cette contamination passe le plus souvent inaperçue, mais des cas graves sont possibles, en particulier lorsque des larves du parasite migrent vers l’œil.

 

Les ankylostomes (Uncinaria stenocephala, Ankylostoma caninum)

Uncinaria : ces vers blanchâtres à rosâtres de petite taille (0,5 à 1,5 cm) vivent dans l’intestin grêle, fixés à sa paroi, et se nourrissent du contenu intestinal et de sang. Ce sont des parasites communs chez le chien, plus rare chez le chat. Les chiens élevés en collectivité (chenils, meutes, refuges) seraient plus exposés. Parasites de régions tempérées, ils sont largement représentés sur le territoire français.

Ankylostoma : ces vers sont de petite taille (1-2 cm), de couleur rouge. Les adultes vivent dans l’intestin grêle, fixés à la paroi et se nourrissent de sang. Ils parasitent principalement les chiots d’élevage, ou les chiens adultes vivant en collectivités. Ces parasites de régions chaudes sont fréquemment observés dans le sud de la France.

Contamination : la contamination se fait par ingestion de larves disséminées dans le milieu extérieur.

L’infestation par voie orale est possible pour les 2 espèces : par ingestion de larves se trouvant sur des aliments souillés, dans des eaux stagnantes, parfois suite à l’ingestion d’autres hôtes (rongeurs, grenouilles) porteurs du parasite. Dans le cas des ankylostomes, les chiots peuvent ingérer des larves excrétées dans le lait maternel si la chienne est infestée.

Les larves d’ankylostomes, présentes dans des eaux stagnantes, de la boue, pénètrent en outre fréquemment à travers la peau du chien.

Risque pathogène

Uncinaria : cette espèce est à l’origine de diarrhées, d’une perte de poids ou d’une anémie lors d’infestation massive.

Ankylostoma : lorsqu’ils sont très nombreux la quantité de sang prélevée peut entraîner une anémie voire le décès du chien (individus jeunes fortement parasités). Des signes cliniques cutanés dus à la pénétration des larves à travers la peau sont également susceptibles d’être observés.

Les larves d’ankylostomes peuvent également pénétrer occasionnellement à travers la peau chez l’homme. L’infestation se manifeste en général par des signes cutanés, les larves restant dans la peau, mais elles migrent parfois vers les poumons, provoquant alors des signes respiratoires (type asthme).

 

Les trichures (Trichuris vulpis)

Ces vers de couleur rosée de petite taille (3-7 cm) parasitent au stade adulte le gros intestin du chien et du renard. Fixés à la muqueuse intestinale, ils se nourrissent de sang. C’est un des parasites les plus fréquents chez le chien ; il est plus courant dans les régions chaudes et humides. Les trichures peuvent infester les chiens de tous âges, principalement ceux qui vivent en collectivité.

Contamination : la contamination a lieu par ingestion des œufs éliminés en nombre dans les selles des animaux infestés, qui se trouvent ainsi disséminés dans l’environnement (dans l’eau principalement, mais aussi sur des aliments).

Risque pathogène : lors d’infestation massive, le prélèvement de sang peut entraîner une anémie, des diarrhées hémorragiques souvent très douloureuses, un amaigrissement. Le pronostic de cette parasitose reste généralement favorable, sauf lorsque le sujet est affaibli et fortement parasité.

 

Parasites cardio-vasculaires

Les vers du cœur (Dirofilaria immitis) : les adultes sont longs et fins (30 cm x 1 mm) et vivent en grand nombre dans les cavités cardiaques et dans l’artère pulmonaire. Le parasite est transmis par un moustique des régions à climat chaud. En France, la zone à risque est surtout la région méditerranéenne.

Contamination : la transmission se fait lors de la piqûre du chien par des moustiques qui sont porteurs de larves du parasite.

Risque pathogène : la maladie due aux vers du cœur (dirofilariose) est une affection grave (troubles cardiaques et respiratoires, abattement…), dont le traitement est difficile. La protection des chiens repose donc principalement sur la prévention, avec notamment des traitements antiparasitaires réguliers des animaux vivant dans les zones à risque ou amenés à s’y rendre, et une réduction de l’exposition aux piqûres de moustiques.

 

Angiostrongylus vasorum

Ces vers de petite taille (2-3 cm) sont des parasites du chien et du renard. Les adultes vivent dans les cavités cardiaques et l’artère pulmonaire et des larves du parasite migrent dans les poumons du chien. La maladie est surtout rencontrée chez les chiens de chasse ou de troupeau. Elle est plus fréquente dans le sud-ouest de la France mais est en forte expansion géographique : foyers en Ile-de France, dans l’ouest…

Contamination : le chien se contamine en ingérant des hôtes intermédiaires d’autres espèces (limaces, escargots…).

Risque pathogène : l’angyostrongylose se manifeste notamment par des signes cardiaques (dus aux adultes) et respiratoires (dus aux larves en migration), pouvant aboutir à la mort en l’absence de traitement.

 

Les vers plats

Les Ténias les plus importants chez le chien sont Dipylidium caninum et Echinococcus spp.

 

Dipylidium caninum

Ce ver plat segmenté, blanc, peut mesurer plus de 50 cm et vit dans l’intestin grêle du chien. C’est le ver plat le plus souvent rencontré chez le chien.

Contamination : la contamination intervient lorsque le chien ingère des puces qui sont porteuses de larves du parasite. La lutte contre D. caninum repose donc aussi sur le contrôle des infestations par les puces.

Risque pathogène : l’infestation est le plus souvent asymptomatique ou bénigne mais entraîne souvent des démangeaisons en région anale, en raison de l’élimination de segments (anneaux) du parasite avec les selles ou entre les défécations ; ces segments sont parfois visibles en région anale, et ressemblent à des « grains de riz » mobiles.

Une contamination de l’homme est occasionnellement possible, également par ingestion accidentelle d’une puce (chien qui lèche le visage de son propriétaire), mais l’infestation est relativement bénigne.

 

Échinocoques (Ecchinococcus multilocularis et Echinococcus granulosus)

Ces vers plats de petite taille (quelques mm) parasitent le chien et le renard, et plus rarement le chat. Ils sont beaucoup moins fréquents que Dipylidium. Ils sont surtout rencontrés chez des chiens de chasse, de troupeau et de ferme, en raison du mode de contamination. E. multilocularis est largement présent dans les régions nord et surtout nord-est de la France, mais la zone de répartition est plus large et en extension. E. granulosus est surtout observé dans le sud de la France.

Contamination :

E. multilocularis : la contamination se fait par ingestion d’hôtes intermédiaires infestés (rongeurs, en particulier campagnoles).

E. granulosus : l’infestation a lieu lors de l’ingestion d’abats (le plus souvent foie de mouton), de petits rongeurs contenant des larves infestantes.

Risque pathogène : l’infestation par des ténias échinocoques (échinococcose) est le plus souvent asymptomatique chez le chien.

Ces vers sont en revanche importants en matière de santé publique, car l’infestation de l’homme est également possible et l’échinococcose humaine est une maladie grave, potentiellement mortelle. La contamination est due à l’ingestion des œufs du parasite rejetés dans l’environnement avec les déjections de chiens ou de renards (et plus rarement de chats) parasités : cette ingestion survient lors de la consommation de végétaux, baies, eaux souillées ou simplement après le contact direct avec un animal parasité (caresses sur un chien, manipulation d’un renard mort…).

 

Les protozoaires (Giardia intestinalis, Isospora, Neospora caninum)

Ces organismes unicellulaires microscopiques sont des parasites de l’intestin grêle du chien.

L’infestation par Giardia est la plus courante et concerne surtout les jeunes animaux : c’est un des parasites internes les plus fréquents chez les chiens de moins d’un an et la parasitose la plus commune chez les chiens vivant en groupe (chenil, élevage).

Contamination : après excrétion d’œufs dans les selles des animaux infestés, des formes du parasite disséminées dans l’environnement sont ingérées par le chien (eau contaminée, gamelle, léchage du sol…).

Risque pathogène : les signes cliniques sont principalement digestifs : perte d’appétit, vomissements, diarrhées pouvant entraîner un amaigrissement. Les formes asymptomatiques sont toutefois fréquentes.

Ce parasite touche de nombreux mammifères, dont l’homme, qui peut facilement se contaminer avec les formes disséminées dans le milieu extérieur, ou au contact d’un animal infesté (malade ou asymptomatique).