La fréquence de certaines maladies est plus élevée chez certaines races de chiens que dans la population canine générale. Ce risque accru pour une affection chez une race est appelé prédisposition raciale.

Savoir qu’une race est prédisposée à une ou plusieurs maladies peut être intéressant pour orienter son choix lors de l’acquisition d’un chien. Cela peut également être utile pour les propriétaires si des mesures susceptibles de prévenir la maladie existent, ou pour qu’ils soient attentifs à l’apparition éventuelle de signes évocateurs de l’affection et qu’un traitement précoce puisse alors être instauré. Lorsque les prédispositions concernent des affections graves héréditaires (qui sont donc susceptibles d’être transmises à la descendance), leur dépistage précoce peut également être important pour réduire la fréquence de ces maladies en ne faisant pas se reproduire les animaux atteints.

Il convient de garder à l’esprit qu’une race prédisposée à une ou plusieurs maladies n’est pas nécessairement une race plus fragile et que son espérance de vie n’est pas forcément plus courte :

– si la fréquence d’apparition de la maladie chez cette race est plus élevée que dans la population générale, il peut tout de même s’agir d’une maladie qui reste rare ;

– les prédispositions raciales peuvent concerner des maladies graves, mais aussi des maladies ou troubles bénins ;

– de nombreuses prédispositions ont été identifiées chez certaines races, car elles sont très répandues et ont donc été particulièrement étudiées (berger allemand, labrador, caniche, cocker…).

A contrario, l’absence de prédisposition d’une race à une maladie, ne signifie pas qu’elle ne peut pas être affectée.

Les maladies pour lesquelles des prédispositions raciales sont connues ont souvent une origine au moins en partie génétique et certaines peuvent être héréditaires. Par conséquent, les prédispositions raciales sont souvent une conséquence de la sélection génétique effectuée par l’homme, mais la sélection peut également avoir une influence positive si elle est judicieuse. Chez certaines races, le standard recherché pour des raisons esthétiques va toutefois à l’encontre de la santé de l’animal (voir ci-dessous l’exemple du syndrome des races à crâne court, dites races brachycéphales).

La majorité des prédispositions raciales à des maladies à composante génétique concerne la peau et le pelage, l’œil, le squelette et les articulations.

Les prédispositions n’ont toutefois pas toujours une origine génétique : elles peuvent aussi être dues à des facteurs environnementaux, tels qu’une exposition plus importante d’une race à une maladie. Ainsi, des races de chiens de chasse sont, en raison de leur utilisation, plus exposées aux tiques et par conséquent aux maladies transmises par les tiques (piroplasmose, maladie de Lyme…).

 

Quelques exemples de prédispositions raciales

 

Dermatologie

– La dermatite atopique canine (inflammation cutanée d’origine allergique) : une origine génétique est probable et certaines races présentent une nette prédisposition : west highland white terrier, Yorkshire terrier, bouledogue français, boxer, labrador, shar-peï…

– La maladie des plis ou intertrigo : cette maladie est liée à la présence de plis de peau marqués, et les prédispositions concernent des races pour lesquels les plis sont appréciés pour le standard : shar-pei, bouledogue, carlin, pékinois…

– Les épillets : les races à poils longs ou frisés ou à oreilles tombantes sont plus exposées : épagneuls, caniche…

Ophtalmologie

– La kératoconjonctivite sèche (sécrétion lacrymale insuffisante à l’origine d’un dessèchement et d’une inflammation de la cornée et de la conjonctive) est notamment plus fréquente chez le cavalier King Charles, le Yorkshire terrier, le bulldog anglais…

– La luxation du cristallin (déplacement du cristallin) : les races considérées comme prédisposées sont notamment le cocker anglais, de nombreuses races de terriers (terrier australien, Jack Russel terrier…)…

– Le glaucome (augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil) : bichon frisé, akita inu, caniche, cockers…

– L’ectropion (enroulement du bord de la paupière vers l’extérieur) : en particulier, races géantes et molossoïdes (bull mastiff, cane corso, bulldog anglais, bouvier bernois, dogue allemand, Saint Bernard …)…

Affections osseuses et articulaires

– La dysplasie de hanche (malformation de la hanche ayant une composante héréditaire) : surtout chiens de grandes races (labrador et golden retriever, berger allemand, rottweiler…), mais aussi certaines races de petit format (caniche, épagneul breton, cocker…).

– La luxation de la rotule (la rotule sort de sa gouttière lors des mouvements de flexion – extension). Les chiens de petites races sont plus souvent atteints : bichon frisé, caniche, chihuahua, cocker, pinscher nain, lhassa apso…

Le syndrome brachycéphale

Ce terme désigne un ensemble de signes cliniques variés (difficultés respiratoires, troubles digestifs et, secondairement, troubles cardiaques), liés à la conformation des chiens de races brachycéphales (bulldog anglais, bouledogue français, carlin, pékinois, shih-tzu, cavalier King Charles….) Ce syndrome qui influe significativement sur l’espérance de vie de ces races est un exemple typique des conséquences d’une sélection génétique excessive, avec la sélection pour des raisons esthétiques de chiens dits « hypertypés ». La sélection poussée s’accompagne d’une augmentation de la fréquence de ce syndrome et de la gravité de son expression clinique.

Endocrinologie

– La maladie de Cushing (augmentation durable de la sécrétion de cortisol par les glandes surrénales) : caniche, Yorkshire terrier, berger allemand, …

– Le diabète sucré : beagle, caniche, pinscher nain, teckel…