Le stress est un état réactionnel biologique et psychologique face à une situation nouvelle ou inhabituelle (« agression ») qui demande un effort d’adaptation. Bien connu chez l’homme, il concerne également fréquemment les animaux et notamment le chat.

Il est donc utile de savoir reconnaître les situations à l’origine d’un stress chez votre animal de compagnie, afin de prévenir leurs effets potentiellement néfastes ou de les combattre précocement.

 

Origines du stress chez le chat

Le stress résulte chez le chat de difficultés à s’adapter à des situations/stimulations nouvelles ou à des contraintes de sa vie quotidienne. Chez nos animaux de compagnie, les facteurs de stress sont nombreux, et peuvent être à l’origine du développement secondaire d’une anxiété ou de phobies.

Les événements susceptibles d’occasionner un stress chez le chat peuvent varier fortement d’un animal à un autre, par exemple selon :

– son tempérament : certains chats sont plus sensibles au stress et des changements mineurs de leurs habitudes les perturbent

– les conditions de vie lors des premiers mois : des chats élevés avec peu de stimulations extérieures subissent ensuite des stress répétés lorsqu’ils se retrouvent dans un milieu où ils sont confrontés à beaucoup de bruits, de personnes….

 

Les principales situations nouvelles pouvant constituer des facteurs de stress, sont notamment :

– des changements de milieu de vie, de l’environnement :

. arrivée dans un nouveau foyer suite à l’adoption, déménagement, pension, vacances, hospitalisation…

. arrivée ou départ d’un membre du foyer (humain ou animal) : naissance, décès, adoption d’un nouvel animal (en particulier cohabitation avec d’autres chats)…

– des modifications ponctuelles/temporaires de son environnement : bruits inhabituelles (tels que les orages ou les pétards, mais aussi aspirateur, machine à laver, bruits de véhicules), odeurs, variations lumineuses (éclairs), voyages (transport en voiture, en avion…), visiteurs inconnus, travaux dans le domicile

– des modifications de ses habitudes, de la routine quotidienne : modalité de distribution des repas, stress des propriétaires, bac à litière déplacé ou nouvelle litière…

 

Manifestations du stress chez le chat

Comme pour les causes, les manifestations possibles du stress sont nombreuses mais varient, que ce soit par leur nature ou leur intensité, d’un animal à un autre et selon l’origine des événements stressants, leur durée, leur répétition…

 

 

Dans certains cas, l’événement provoquant le stress est accompagné de signes flagrants, qui sont surtout des manifestations de peur : notamment, le chat fuit, se cache, se montre hyperactif, miaule ou feule, ses pupilles se dilatent, son poil est hérissé, par exemple lorsqu’on met l’aspirateur en marche, lors d’un orage, face à des personnes étrangères, à un nouveau congénère… ; il transpire au niveau des coussinets des pattes lors d’une consultation chez le vétérinaire…

Dans d’autres situations où les événements stressants ne sont pas à l’origine de réactions de peur (par exemple s’il est confronté à des modifications de ses habitudes ou de son environnement), le stress peut être difficile à détecter dans les premières phases, en l’absence de manifestations évidentes. Il peut par exemple être simplement légèrement moins ou plus actif, rechercher un peu plus ou un peu moins les contacts avec ses maîtres…

 

 

Dans tous les cas, un stress durable ou répété conduit souvent à l’exacerbation des manifestations et au développement d’une anxiété ou de phobies. Lorsque l’animal entre dans cette phase plus avancée, il exprime généralement d’autres troubles évocateurs.

Il peut notamment s’agir de troubles biologiques, tels que des troubles digestifs (par exemple diarrhées et vomissements) ou urinaires (cystites) et de modifications du comportement : troubles du sommeil, de l’alimentation de la prise de boisson, léchage excessif et automutilations, refus du contact et parfois morsures, griffades, marquage urinaire, chat qui est inhibé (il reste immobile ou caché), miaulements plus fréquents ou vocalises, état de vigilance permanent…

Le stress généré par une hospitalisation prolongée ou lors de la convalescence (par exemple lors de douleur persistante) peut ralentir la guérison.

Une grande partie des signes se manifestant lors de stress et d’anxiété peuvent également s’exprimer lors de maladies diverses. Il est donc conseillé de consulter un vétérinaire qui écartera dans un premier temps un problème de santé, puis recherchera les causes du stress et déterminera les mesures adaptées pour le prendre en charge.

 

Comment prévenir et réduire le stress de votre chat ?

Chaque fois que possible, il est préférable d’essayer de prévenir le stress, que d’avoir à lutter contre ses effets néfastes.

 

En premier lieu, , pour limiter la sensibilité d’un chat aux facteurs de stress, il est important qu’il soit progressivement confronté et habitué dès son plus jeune âge (les premiers mois sont en effet déterminants) aux événements potentiellement stressants qu’il rencontrera couramment au cours de son existence. Le vétérinaire est alors une source précieuse de conseils pour l’éducation de votre chaton.

 

Prévenir ou lutter contre le stress (et le développement de phénomènes pathologiques d’anxiété) consiste également à ne pas l’exposer aux facteurs de stress, ou à restaurer des conditions sécurisantes pour le chat. Pour cela il faut de manière générale lui offrir notamment un cadre de vie stable et des conditions de vie équilibrée (environnement, situation sociale).

 

Lorsque les mesures qui consistent à agir sur l’environnement de l’animal ne sont pas possibles ou suffisantes et que le chat souffre de l’exposition à des événements, il est nécessaire d’avoir recours à un vétérinaire ou un vétérinaire comportementaliste, pour une prise en charge spécifique et adaptée à la situation. Des mesures comportementales pourront notamment être instaurées afin d’améliorer la capacité d’adaptation et la tolérance aux événements potentiellement stressants auxquels le chat ne peut être soustrait.

 

En complément, certains produits non médicamenteux peuvent avoir un effet apaisant et aider le chat à s’adapter aux situations stressantes et prévenir ou limiter ainsi les manifestations néfastes liées au stress : suppléments alimentaires administrés par voie orale, produits en spray ou diffuseurs à base de phéromones ou d’huiles essentielles.

L’emploi de ces produits est notamment intéressant à titre préventif lorsque l’animal va être confronté à une situation ou des stimulations stressantes prévisibles : déménagement, adoption d’un nouveau congénère, voyage en voiture, visite chez le vétérinaire, feux d’artifice du 14 juillet…

 

Aux stades avancés (notamment lors d’état anxieux), la prise en charge des effets néfastes du stress peut nécessiter des thérapies comportementales longues, parfois associées à des traitements médicaux contraignants.