Les chats et plus encore les chatons sont d’un naturel curieux et joueur, aiment flairer autour d’eux et ont souvent envie d’attraper les « proies » qui courent, rampent ou volent, notamment les insectes volants. Lorsque ceux-ci sont des hyménoptères venimeux (guêpes, abeilles, frelons…), il n’est pas rare que cela occasionne des piqûres, dont la gravité et les conséquences sont variables.

 

Circonstances de la piqûre

Le chat se fait souvent piquer alors qu’il essaie d’attraper la guêpe, l’abeille…, parfois en marchant sur un de ces insectes butinant les fleurs de la pelouse. Beaucoup de piqûres concernent donc une patte, la face (notamment la truffe, mais aussi les lèvres, les paupières ou les oreilles) ou l’intérieur de la bouche (langue, gorge…).

Le chat peut aussi être attaqué après s’être approché d’un nid ou d’une ruche et la/les piqûre(s) peuvent alors concerner toutes les parties du corps.

 

La piqûre se produit souvent en l’absence de témoins : le propriétaire peut alors observer son chat (chaton) qui revient par exemple en boitant et en miaulant, se lèche la patte ou se frotte la face avec la patte.

Parfois, du temps s’est écoulé depuis la piqûre et des signes liés à l’envenimation peuvent être déjà visibles.

 

Risques liés aux piqûres d’hyménoptères

Les risques varient selon le nombre de piqûres, la ou leurs localisations et selon la sensibilité du chat (chat allergique ou non au venin d’hyménoptères).

 

– Chez un animal qui n’est pas allergique

En cas de piqûre unique sur les pattes ou le corps : les conséquences de l’envenimation sont habituellement limitées et consistent en une douleur (généralement modérée) ou une gêne et un gonflement local. Certaines localisations telles que les paupières, la truffe, peuvent être plus douloureuses et gênantes pour le chat.

Le risque est en revanche élevé lors de piqûre dans la bouche, le gonflement pouvant entraîner une obstruction plus ou moins marquée des voies respiratoires, ce qui est susceptible, dans certains cas, de provoquer un étouffement.

En cas de piqûres multiples : des effets graves dus à la toxicité du venin peuvent se développer. Leur apparition est souvent plus tardive (heures et jours qui suivent les piqûres).

 

Chez un animal qui est allergique au venin d’un hyménoptère

Le chat peut être devenu allergique après une sensibilisation au venin lors d’une ou de plusieurs piqûres antérieures.

Chez un chat sensibilisé au venin, toute nouvelle piqûre, quelle que soit sa localisation, peut provoquer l’apparition d’une réaction allergique, potentiellement grave.

En plus des conséquences précédentes, la réaction allergique peut se manifester par :

– un œdème local plus marqué

– un gonflement important de la face (en particulier lèvres, paupières, nez, mais parfois aussi gorge) quel que soit le site de la piqûre, appelé œdème de Quincke

– l’apparition d’une urticaire (plaques cutanées rouges associées à des démangeaisons)

– un choc anaphylactique qui peut être fatal… se manifestant par une dégradation de l’état général (abattement, tremblements, difficultés à respirer, muqueuses pâles…)

 

Le développement de ces réactions allergiques peut être plus ou moins rapide : elles apparaissent dans les minutes ou les heures qui suivent l’envenimation.

 

Que faire si mon chat a été piqué par un hyménoptère ?

 

Il faut essayer de repérer le ou les points de piqûres : lorsque l’insecte impliqué est une abeille, le dard reste en effet planté dans la peau avec les glandes à venin. Si le chat est coopératif, il convient alors de le retirer en s’efforçant de ne pas presser les glandes, ce qui conduirait à l’injection d’une quantité supplémentaire de venin. Il est conseillé de pousser le dard, par exemple avec l’ongle, mais d’éviter d’essayer de le saisir notamment avec une pince à épiler.

 

 

 

 

– Si le chat n’est pas connu pour être allergique

Si le chat semble avoir été piqué dans la bouche ou dans la gorge, il est préconisé de contacter un vétérinaire ou de l’emmener en consultation sans attendre une éventuelle évolution défavorable.

Si la piqûre a eu lieu sur une partie du corps ne présentant pas de risque particulier, il est conseillé de désinfecter localement, et éventuellement d’appliquer une poche de glace dans une serviette afin de réduire l’inflammation et de limiter le gonflement. Le chat doit être ensuite gardé au domicile et surveillé et, en cas d’évolution défavorable, il doit être présenté à un vétérinaire.

Des signes de douleur marquée ou des piqûres multiples justifient également de consulter un vétérinaire sans attendre.

 

– Si le chat est connu pour être allergique

Si le chat a déjà fait une réaction allergique liée à une piqûre d’hyménoptère, ou s’il présente pour la première fois des signes cliniques faisant suspecter une réaction allergique (tels qu’un gonflement de la face, une urticaire et des démangeaisons sur le corps, un état général altéré), il doit être conduit chez un vétérinaire sans délai, et celui-ci administrera un traitement symptomatique approprié en urgence.