La maladie de Cushing est une maladie hormonale (ou maladie endocrinienne), due à une augmentation durable de la sécrétion de cortisol, hormone synthétisée par les glandes surrénales. Ces glandes sont au nombre de deux (une glande accolée au-dessus de chacun des reins) et synthétisent de nombreuses hormones (notamment le cortisol et l’adrénaline) qui sont ensuite libérées dans le sang et interviennent dans la régulation de grandes fonctions de l’organisme.

Cette hypersécrétion de cortisol est appelée hypercorticisme.

 

Origine de l’hypercorticisme

L’hypercorticisme a deux origines possibles, qui conduisent dans les deux cas à un hyperfonctionnement d’une ou des deux glandes surrénales et à des signes cliniques similaires :

– Le syndrome de Cushing : l’anomalie se situe au niveau de la glande surrénale où une tumeur bénigne ou maligne (cancéreuse) sécrète des quantités anormales de cortisol. Le syndrome de Cushing représente environ 10 à 20 % des cas d’hypercorticisme chez le chien

La maladie de Cushing : l’hypersécrétion de cortisol est consécutive à une stimulation anormale des glandes surrénales par une hormone sécrétée par l’hypophyse, une petite glande située sous la face inférieure du cerveau, qui sécrète des hormones exerçant un contrôle sur d’autres glandes endocrines, dont les surrénales. Le syndrome de Cushing représente 80 à 90 % des cas d’hypercorticisme chez le chien

L’hypercorticisme est une des maladies endocriniennes les plus fréquentes chez le chien. Les chiens âgés de plus de 10 ans sont les plus affectés et certaines races, telles que le Caniche, le Berger allemand, le Boxer, le Yorkshire terrier ou le Teckel sont prédisposées.

Signes cliniques de l’hypercorticisme

Le cortisol agissant sur de nombreuses fonctions de l’organisme, l’augmentation durable de sa sécrétion a des conséquences multiples.

Les principaux signes cliniques consistent en :

– une augmentation de la soif, et par conséquent de la consommation d’eau et de la production d’urine (on parle de polyuro-polydipsie ou PUPD)

– une augmentation de l’appétit et de la prise de nourriture (polyphagie), pouvant conduire à une obésité

– une fonte et une faiblesse musculaire, qui se manifestent notamment par une baisse d’activité, un abdomen distendu et un ventre « pendant »

– des signes cutanés : une perte de poils aboutissant progressivement à des dépilations (ou alopécie) symétriques, localisées classiquement aux faces latérales du thorax et de l’abdomen ; une peau fine, présentant des points noirs (comédons) et éventuellement des nodules calcifiés, et dont la pigmentation peut parfois augmenter

– une augmentation du risque d’infections, cutanées, respiratoires, urinaires…

 

Diagnostic de l’hypercorticisme

Les signes cliniques sont habituellement évocateurs et les informations obtenues auprès du propriétaire, ainsi que les résultats de l’examen clinique du chien permettent généralement au vétérinaire de suspecter fortement un hypercorticisme. Des examens complémentaires (tests et dosages hormonaux sanguins) peuvent être pratiqués pour confirmer ce diagnostic clinique d’hypercorticisme. Déterminer l’origine surrénalienne ou hypophysaire de l’hypercorticisme peut être utile pour établir les options thérapeutiques mais nécessite souvent des examens complémentaires poussés, tels que radiographie et échographie de l’abdomen, scanner ou IRM des glandes surrénales et de l’hypophyse.

 

Traitement de l’hypercorticisme

Un médicament vétérinaire ayant une indication pour le traitement de l’hypercorticisme chez le chien est disponible. La prise en charge est donc le plus souvent médicale et le traitement doit être administré à vie. Initialement, des examens sanguins sont nécessaires pour ajuster la quantité administrée en fonction de la réponse au traitement ; ensuite, un suivi et des contrôles réguliers mais plus espacés, pour vérifier que l’hypersécrétion de cortisol est contrôlée doivent être réalisés.

Un traitement chirurgical peut être envisagé pour certaines tumeurs de la surrénale (syndrome de Cushing), lorsqu’une seule glande est atteinte et consiste en une ablation de la glande impliquée.