La présence de puces sur un animal de compagnie implique une infestation de l’environnement autour de celui-ci. Les parasites peuvent alors continuer à se développer et induire une contamination à d’autres animaux ou à l’homme. C’est la raison pour laquelle il est primordial de traiter l’infestation de l’animal mais aussi de son environnement. De plus, des mesures préventives peuvent être appliquées afin de prévenir des infestations.
La puce est le parasite externe le plus fréquent chez le chat. Tous les chats ayant accès à l’extérieur, même occasionnellement, peuvent être infestés ; les chats vivant exclusivement à l’intérieur peuvent aussi être parfois parasités par des puces.
La puce est un insecte piqueur, dont les adultes infestent des mammifères ou des oiseaux afin de se nourrir de leur sang. Son corps est aplati latéralement, ce qui lui permet de se déplacer aisément dans le pelage des animaux sur lesquels elle vit. En France, la puce la plus couramment rencontrée chez le chat est la puce du chat (Ctenocephalides felis). Les puces d’autres espèces animales (hérisson, lapin…) peuvent être occasionnellement isolées chez le chat.
Les puces sont présentes partout en France et les infestations des chats sont possibles toute l’année, même si des variations saisonnières peuvent être constatées.
Cycle de développement
La puce adulte est un parasite obligatoire, qui a besoin de se nourrir de sang, qu’elle prélève sur l’animal qu’elle parasite (appelé hôte). Elle réalise un repas par jour, mais reste généralement en permanence sur cet hôte. Elle peut vivre plusieurs mois si elle n’est pas éliminée lorsque le chat se toilette ou se mordille.
Le reste du cycle de développement de la puce se déroule en revanche dans le milieu extérieur.
Les œufs que pondent les femelles (plusieurs dizaines par jour) tombent en effet de l’animal dans les lieux qu’il fréquente : là où il s’assied ou se couche (panier, fauteuil, tapis, lit…), sur le sol de l’habitation ou à l’extérieur.
Des larves émergent de ces œufs après quelques jours. Celles-ci fuient la lumière et recherchent des endroits dans la pénombre (sous les meubles, dans les placards, les fentes de plancher…). Elles se nourrissent de débris organiques (tels que les pellicules) et des crottes de puces (sang digéré) qui sont également tombés de l’hôte.
Après plusieurs stades de développement, les larves se transforment en nymphes protégées dans des cocons qu’elles ont tissés. Les nymphes restent dans le cocon tant que les conditions ne sont pas favorables : lorsque la température est clémente, l’humidité suffisante et que des hôtes pouvant être parasités sont à proximité, des puces adultes émergent des cocons. La présence des hôtes potentiels est repérée par les puces grâce aux vibrations provoquées par leurs déplacements et au gaz carbonique dégagé par leur respiration.
En l’absence de conditions favorables, les nymphes peuvent survivre jusqu’à 6 mois environ dans le cocon. Le délai entre la ponte et l’apparition de puces adultes infestantes est donc très variable : de 2 à 3 semaines dans des conditions idéales, à plus de 6 mois. En théorie, une puce femelle peut produire plusieurs milliers de nouveaux adultes en quelques semaines.
On estime que les puces adultes vivant sur les hôtes représentent environ 5 % de l’ensemble de la population de puces, et que 95 % se trouvent dans l’environnement, principalement sous forme d’œufs, larves et cocons.
Les habitations où vivent ses hôtes (chiens et chats principalement) sont susceptibles d’être massivement infestées, d’une part parce que les œufs tombent aux endroits que le chat fréquente régulièrement (en particulier ceux où il se repose ou dort), et d’autre part parce que les logements offrent généralement des conditions idéales pour un développement rapide et la multiplication des puces, quelle que soit la saison.
Lorsqu’une habitation est fortement infestée, une éclosion simultanée de nombreux cocons peut parfois survenir et la ou les pièces de l’habitation concernées sont alors envahies par des « puces de parquet ».
Le cycle de développement peut aussi se dérouler à l’extérieur, et les puces ont la capacité de survivre à des températures fraîches (jusqu’à 3°C environ), mais la durée du cycle dépendra alors des conditions climatiques et sera saisonnier (du printemps à l’automne en région à climat tempéré).
Infestation
Le chat est le plus souvent infesté par les puces qui viennent d’émerger des cocons et se trouvent dans son environnement. Une infestation par passage depuis un autre animal parasité (chien, chat, furet) est également possible lors de contact rapproché, mais moins fréquente, car les puces ont tendance à demeurer sur le même hôte durant toute leur vie.
A noter que des puces peuvent venir occasionnellement sur l’homme et le piquer, surtout lors d’émergence massive de jeunes « puces de parquet », qui recherchent alors un hôte pour se nourrir au plus vite.
Risque pathogène
– Direct
Lors d’infestation (ou pulicose), les piqûres de puces provoquent la formation de boutons associés à des démangeaisons d’intensité variable, car la puce injecte de la salive ayant un effet anticoagulant pour pouvoir absorber plus facilement le sang, et celle-ci est également irritante. Le chat se gratte, se lèche et se mordille.
En outre, il n’est pas rare que des réactions allergiques à la salive de puce se développent. L’affection cutanée qui en résulte est appelée dermatite allergique ou dermatite par hypersensibilité aux piqûres de puces (DAPP ou DHPP). Elle se manifeste habituellement par des démangeaisons intenses, sur une grande étendue corporelle. Dans un deuxième temps, le grattage peut être à l’origine de dépilations, de la formation de pellicules, d’écorchures, de croûtes et d’infections bactériennes secondaires.
Une infestation massive peut dans certains cas aboutir à une anémie, en raison du sang prélevé. Cette conséquence clinique concerne toutefois des chatons ou des animaux déjà affaiblis (malades, très âgés, ayant une infestation concomitante par des vers intestinaux se nourrissant également de sang).
– Indirect
Certaines puces sont porteuses de larves infestantes du ténia Dipylidium caninum, un vers plat parasite, vivant dans l’intestin du chat. Le chat peut alors s’infester en ingérant des puces, lorsqu’il se mordille ou se toilette. Les puces peuvent également transmettre des bactéries pathogènes pour le chat, en particulier celles de la mycoplasmose. Anciennement appelée hémobartonellose, elle peut être responsable d’anémie hémolytique (destruction des globules rouges) et de symptômes associés (fièvre, perte de poids, changement de coloration des muqueuses…).